[15/05/2008 16:41:56] PARIS (AFP) Toujours affectées par la crise des “subprime”, les banques françaises Crédit Agricole et Natixis ont annoncé jeudi des résultats trimestriels en forte baisse et des plans de rigueur, qui passeront par des suppressions d’emplois, pour redresser la situation. Le Crédit Agricole a dévoilé un bénéfice divisé par trois, à 892 millions, tandis que la filiale des Banque Populaire et Caisse d’Epargne a vu le sien fondre de 88%, à 69 millions. Le titre Natixis s’est envolé à la Bourse de Paris, clôturant en hausse de 17,14%, à 12,44 euros, les analystes saluant un résultat “bien au-dessus des attentes” et pariant sur “le potentiel de redressement du groupe”, qui a connu un parcours boursier calamiteux depuis sa création en 2006. Crédit Agricole a en revanche clôturé en baisse de 1,33%, à 19,24 euros. Son directeur général, Georges Pauget, a admis des “erreurs dans l’appréciation du risque” des produits financiers adossés à des crédits américains “subprime”, lors d’une conférence de presse. Ces produits, dont la valeur n’a pas cessé de baisser, lui ont coûté ce trimestre 1,2 milliard, et 430 millions à Natixis. Ce manque à gagner, couplé à la chute des revenus liés aux activités d’investissement, les obligent à serrer la ceinture pour rester rentables.
Plus exposée aux turbulences actuelles en raison du poids en son sein des activités de marché, Natixis a annoncé un plan combinant “une réduction importante du recours aux prestataires externes et une baisse des effectifs internes” afin d’économiser 400 millions d’euros d’ici 2009. Plusieurs centaines de personnes en interne (sur 24.000) et 1.000 équivalents temps pleins parmi les prestataires extérieurs seraient concernés, selon les syndicats. Ces chiffres restent sans commune mesure avec les milliers de suppressions d’emplois annoncées par les banques américaines. Du côté du Crédit Agricole, qui va lancer une augmentation de capital de 5,9 milliards d’euros, la cure est également sévère: gel de toute nouvelle acquisition d’importance, programme de cession d’actifs non stratégiques, “recentrage” de Calyon, sa filiale de banque de financement et d’investissement, sur ses points forts et plan de maîtrise des charges. Dans ce cadre, la banque entend limiter la croissance de ses charges à 1%, contre 7 à 8% ces dernières années. S’agissant des effectifs, M. Pauget s’est montré évasif: dans une banque employant plus de 80.000 personnes, et ayant embauché certaines années jusqu’à 20.000 personnes, il y a forcément un “turn over important”, a-t-il dit. Des “ajustements” ont déjà eu lieu chez Calyon, mais il reviendra à son nouveau directeur général, Patrick Valroff, d’identifier d’éventuels postes superflus à l’issue de la revue stratégique des métiers en cours, a-t-on appris de source proche de Calyon. Un plan d’actions “détaillé” sera présenté en septembre. Chez BNP Paribas, la purge est limitée: certaines activités, comme la titrisation ou les opérations de rachat par endettement, au point mort, ont connu une dizaine de départs. La Société Générale, elle, a ralenti son activité de courtage pour compte propre après l’affaire du trader Jérôme Kerviel, et joué également sur les “bonus” pour réduire ses coûts. Les frais de gestion de sa BFI ont ainsi diminué de 4,2% sur un an. |
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