[16/05/2008 14:21:54] MELUN (AFP) Après des mois de statistiques moroses, Nicolas Sarkozy s’est saisi vendredi des bons résultats de la croissance et de l’emploi publiés ces derniers jours, pour en attribuer la paternité à ses réformes et brocarder “tous ceux qui expliquaient que tout était foutu”. Accompagné de la ministre de l’Economie et des Finances Christine Lagarde et du secrétaire d’Etat à l’Emploi Laurent Wauquiez, le chef de l’Etat a profité d’un déplacement à visée “pédagogique”, visant à expliquer la fusion ANPE-Unedic en Seine-et-Marne, pour se féliciter de cette éclaircie économique. A la sortie des locaux des Assedic de Dammarie-les-Lys, Nicolas Sarkozy engage sa plaidoirie sur un mode modeste et mesuré. “C’est un premier résultat”, confesse-t-il tout sourire devant la presse, “il ne faut absolument pas faire d’autosatisfaction, il faut persévérer”. “Je ne dis pas que c’est suffisant, je ne dis pas que c’est bien, qu’il faut s’en contenter, mais enfin c’est une vérité”, s’échauffe à peine le président. “Imaginez que les chiffres aient été mauvais, on m’aurait accusé, on aurait dit que ce qu’on avait décidé à l’été ça ne servait à rien!” Une heure et une visite des locaux de l’ANPE plus tard, la retenue de Nicolas Sarkozy a disparu. A Melun, l’heure est à la franche satisfaction, et même aux règlements de comptes. “Avec 340.000 créations d’emplois, l’année 2007 a été l’une des cinq meilleures années en terme de création d’emplois depuis 1974 (…) on a un taux de chômage qui est à 7,5%, son plus bas niveau depuis vingt-cinq ans (…) la croissance française est à 2,2% (bruts)”, détaille Nicolas Sarkozy. “Je le dis à tous ceux qui m’expliquaient que tout était foutu et qu’on serait à moins de 2%”, lance le président. “2,2% je ne m’en satisfais pas, il n’y a pas que quoi faire de l’autosatisfaction. Mais enfin, à tous ceux qui, à longueur d’articles et de commentaires, expliquaient que rien n’était possible, j’envoie ce chiffre”, ajoute-t-il. “Cette croissance, on l’a dopée par toutes les mesures que nous avons prises (…) l’économie française, si on la libère de ses contraintes, si on encourage les gens à travailler au lieu de les décourager, elle créé des emplois. C’est une réalité”, a argumenté le chef de l’Etat. Dans sa démonstration, Nicolas Sarkozy ne s’est pas privé de dénoncer “le consensus des économistes, ceux qu’on appelle des sachants”, en évoquant les chiffres de la croissance au premier trimestre 2008. “Il disaient que ça serait 0,3%, circulez il n’y a plus rien à voir. On a eu 0,64%”, a-t-il relevé. Autre cible de ses critiques, la Commission européenne, qui envisage de lancer une mise en garde à la France en raison du dérapage de son déficit public qui, selon Bruxelles, va frôler en 2008, puis atteindre en 2009, la limite de 3% du PIB tolérée en Europe. “Je dis simplement à Bruxelles, regardez vos chiffres. Si l’Insee a revu ses chiffres à la hausse, peut-être que Bruxelles peut aussi s’interroger sur ses chiffres”, a-t-il relevé, “mais je ne veux pas polémiquer”. Devant le député-maire de Meaux et chef du groupe parlementaire UMP Jean-François Copé, le chef de l’Etat a réservé sa dernière pique à ceux de sa majorité qui, comme il l’a reconnu jeudi, est “moins ouverte aux réformes”. “La loi sur la modernisation de l’économie, je le dis, je ne céderai pas”, a-t-il assuré à destination des élus de l’UMP inquiets des répercussions de ce texte sur le petit commerce, “j’ai été élu pour moderniser la France”. “Ces bons chiffres vont casser la logique dépressive dans ce pays, ça accrédite notre volontarisme”, a approuvé un ministre. |
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