Michelin se veut confiant malgré un environnement plus difficile

 
 
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Vue générale de l’Assemblée générale des actionaires de Michelin, le 16 mai 2008 à Clermont-Ferrand (Photo : Thierry Zoccolan)

[16/05/2008 15:57:34] CLERMONT-FERRAND (AFP) Michelin a confirmé vendredi qu’il ferait face en 2008 à une hausse plus forte que prévu des prix des matières premières et au ralentissement économique dans les pays développés, mais s’est voulu confiant.

Le groupe français de pneumatiques juge que la hausse du coût des matières premières “sera beaucoup plus forte que prévu” en début d’année, a expliqué vendredi son patron, Michel Rollier, devant les actionnaires réunis en assemblée générale à Clermont-Ferrand.

Les dirigeants de Michelin ont confirmé les nouvelles perspectives pour 2008 présentées fin avril. Le groupe avait indiqué qu’il verrait son résultat opérationnel “approcher” celui de 2007, ainsi qu’une croissance “modérée” des ventes en valeur, a rappelé Jean-Dominique Senard, gérant non commandité et directeur financier.

A 13H00 GMT, le titre prenait plus de 2%, à 62,42 euros, dans un marché en hausse de près de 1%.

M. Senard a souligné que les prix des matières premières “continuent à monter”, en confirmant l’évaluation d’un surcoût matières premières de 600 millions d’euros en 2008 à taux de changes constant, après 175 millions d’euros en 2007 et 740 millions en 2006.

M. Rollier a jugé que ces 600 millions sont une “estimation raisonnable”, sans cacher la difficulté de prévoir l’évolution des prix des matières premières. “Il y a un certain nombre de paramètres sur lesquels on perd un peu notre capacité de prévision”, a-t-il dit.

Il s’est ainsi dit “très surpris” par la hausse “spectaculaire” du cours du caoutchouc naturel, qui a atteint les 3 dollars le kilo la semaine dernière, soutenue par une demande qui “reste extrêmement forte” dans les pays émergents.

Le groupe anticipe également “d’ici la fin 2008 un effet négatif plus accentué du ralentissement de l’ensemble des économies des pays développés”, a-t-il dit.

Michelin, également confronté à la baisse du dollar face à l’euro, entend y répondre en “répartissant mieux” sa production dans le monde “pour atténuer les effets des variations de change”.

Le président exécutif du groupe aéronautique EADS, Louis Gallois, lui aussi confronté au défi du dollar faible et qui affiche sa volonté de délocaliser en zone dollar, a été élu au conseil de surveillance du groupe.

En dépit d’une situation plus difficile qu’anticipé en début d’année, M. Rollier s’est voulu “confiant” pour Michelin, qui table sur la poursuite de la croissance des pays émergents.

Confronté à une concurrence accrue des manufacturiers traditionnels et des nouveaux fabricants asiatiques –Chine et Corée–, il veut “intensifier les efforts” en matière de productivité et de maîtrise des coûts, avec “des usines de bonne taille, spécialisés, standardisées et largement automatisées”.

Selon M. Rollier, “les marchés de pneumatiques vont rester en croissance globale modérée, tirée esentiellement, presque exclusivement, par les marchés émergents”.

Le groupe a donc prévu de “nouveaux investissements” en Europe de l’Est, en Asie, au Moyen-Orient et en Amérique du Sud, auxquels Michelin devrait consacrer 600 à 700 millions d’euros en 2008, puis les années suivantes.

Un montant équivalent sera investi dans les pays matures (Europe occidentale et Amérique du Nord). “Dans l’ensemble de ces pays de l’Ouest, nous continuerons à investir et à recruter des personnels”, a-t-il dit. Le groupe avait annoncé en octobre la fermeture en 2009 de son usine de Toul.

Michelin mise aussi sur la dimension environnementale. L’arrivée de nouvelles voitures, plus petites et plus légères ou électriques, “n’est pas négative” car ces véhicules demanderont des innovations dans les pneumatiques, a souligné Michel Rollier.

 16/05/2008 15:57:34 – © 2008 AFP