Le pétrole en route vers les 130 dollars, après avoir frôlé 128 dollars à New York

 
 
photo_1210941712675-1-1.jpg
Un puits de pétrole en Californie, en janvier 2008 (Photo : David McNew)

[16/05/2008 18:35:45] LONDRES (AFP) Le pétrole semblait en route vendredi vers le nouveau cap de 130 dollars le baril, après avoir frôlé le seuil de 128 dollars à New York, les prix étant dopés par la vigueur de la demande, les craintes sur l’offre et les tensions géopolitiques, notamment au Nigeria.

Vers 16H00 GMT (17H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet (premier jour de cotation de ce contrat) s’échangeait à 125,08 dollars le baril, en hausse de 2,45 dollar par rapport à la clôture de jeudi soir sur l’InterContinental Exchange (ICE).

A la même heure, le baril de “light sweet crude” pour livraison en juillet valait 123,44 dollars, en hausse de 2,32 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

Moissonnant les records à un rythme quasi quotidien, les prix du pétrole ont gagné plus de 17 dollars en deux semaines. Sur un an, ils ont plus que doublé.

“Le marché reste bien soutenu par les craintes suscitées par l’équilibre précaire entre offre et demande, la faiblesse relative du dollar, et une robuste demande de distillats en provenance d’Europe et des marchés émergents”, expliquait Andrey Kryuchenkov, de la maison de courtage Sucden.

“Dans la matinée, nous avons appris que PetroChina (l’une des principaux groupes pétroliers chinois, ndlr) achetait 400.000 tonnes de diesel pour le mois de juin, ce qui représente environ un tiers de plus que le mois précédent”, précisait-il.

Des analystes indiquaient que ce bond des importations chinoises était en partie lié au séisme du Sichuan: les autorités chinoises doivent faire fonctionner des générateurs au fioul pour remplacer l’énergie de centrales alimentées au gaz qui ont dû fermer.

Du côté de l’offre, le marché s’inquiète des performances médiocres enregistrées, jusqu’à ce jour, chez les producteurs hors-Opep.

“La contraction de la production russe (deuxième producteur mondial derrière l’Arabie saoudite, ndlr) depuis le début année, a été la plus grande déception” chez ces producteurs, rappellaient les analystes de Barclays Capital.

Les prix se nourrissent aussi du sentiment que l’offre demeure vulnérable à des interruptions, notamment au Nigeria, premier producteur de brut africain.

Un nombre important de victimes – la confusion régnait sur son bilan vendredi – ont péri jeudi dans une explosion sur un oléoduc dans la banlieue nord de Lagos, la capitale économique du Nigeria.

Par ailleurs, l’épouse d’un cadre du groupe pétrolier français Total a été enlevée dans l’Etat de Rivers, dans le sud pétrolier du Nigeria, a annoncé vendredi un porte-parole de la police.

Inquiets des approvisionnements à court terme, les opérateurs se préoccupent tout autant de l’offre future.

“Les prix à long terme continuent leur marche en avant, le pétrole pour livraison en décembre 2016 ayant atteint 121,30 dollars le baril (…)”, indiquaient ainsi les analystes de Barclays Capital.

“De façon importante, cela signifie que la dernière flambée des prix porte sur le long terme”, ajoutaient-ils.

Commme l’expansion de la demande dans les pays en développement se combine à une faible croissance de l’offre et à une absence d’alternatives viables au pétrole, le rapport entre offre et demande pourrait être encore plus serré à moyen terme qu’à court terme, craignent nombre d’opérateurs.

 16/05/2008 18:35:45 – © 2008 AFP