[19/05/2008 14:13:58] LONDRES (AFP) Le marché du platine restera en déficit en 2008, l’offre devant être au mieux stagnante et la demande toujours robuste, notamment dans le secteur automobile, estime le leader mondial de l’industrie des métaux du groupe platine, Johnson Matthey. En 2007, le marché du platine a enregistré un déficit de 480.000 onces, a révélé Johnson Matthey dans son étude annuelle sur le platine publiée lundi. “Les pertes de production en Afrique du Sud ont réduit à 6,55 millions d’once la production”, tandis que “la demande de platine a progressé de 8,6%, atteignant 7,03 millions d’onces”, ont calculé ses analystes. “Les problèmes de sécurité, les fermetures de mines en raison de conflits sociaux, les difficultés du secteur à recruter du personnel qualifié”, autant de facteurs à l’origine du déclin de la production sud-africaine, énumérés par Peter Duncan, directeur des études de Johnson Matthey. De son côté, la consommation de métal n’a pas donné de signe de faiblesse. Le secteur automobile mondial, qui consomme du platine pour la fabrication de pots catalytiques, est resté son principal moteur: la demande de platine de la part des constructeurs a bondi de 8,2% en 2007, pour atteindre 4,23 millions d’onces. Un nombre croissant de véhicules ont été équipés de pots catalytiques en Europe, au Japon, et en Amérique du Sud, pour répondre à des normes de plus en plus strictes en termes d’émissions de particules. Johnson Mathey a souligné également dans son rapport l’irruption en 2007 d’une nouvelle catégorie d’achteurs: lancés au premier semestre 2007 à Londres et Zurich, les fonds spécialisés ETFs (exchange traded funds) ont “créé une nouvelle demande”. La demande industrielle est restée quant à elle très robuste, notamment dans l’électronique. Enfin, la demande des bijoutiers a résisté aux prix élevés, ne diminuant que très faiblement. Cette situation devrait perdurer en 2008, où le marché pourrait présenter “un déficit du même ordre qu’en 2007”, a précisé à l’AFP Peter Duncan, sans toutefois avancer de chiffre. “Sachant que la demande industrielle et automobile devrait rester forte et que l’offre est partie pour être décevante, le marché du platine devrait afficher un déficit substantiel en 2008,” affirme le rapport. En plus des problèmes déjà présents en 2007, la production devrait être affectée par “la crise énergétique en Afrique du Sud et la fermeture temporaire de la mine d’Amandelbult”, précise l’étude. Le marché du palladium a au contraire présenté un vaste surplus en 2007, chiffré à 1,75 million d’once par Johnson Matthey. Ce surplus provient essentiellement des réserves massives de palladium détenues par l’Etat russe, qui a écoulé l’an dernier 8,59 millions d’onces sur le marché. La demande a cependant été dynamique, marquée par une progression de 3,5% en 2007, à 6,84 millions d’onces. Comme le platine, la demande est tirée par l’expansion du secteur automobile, où l’usage de palladium a bondi de 10,8% en 2007. “L’écart de prix entre le platine et le palladium, très favorable au second, a encouragé les constructeurs automobiles à utiliser du palladium autant que possible dans leurs pots catalytiques”, constate Johnson Matthey. La demande industrielle de palladium a progressé, pour la sixième année consécutive, mais à un rythme ralenti, tandis que la consommation en bijouterie fléchissait, notamment en Chine. Dans l’ensemble, en raison du surplus, “les facteurs influençant le palladium ne sont toujours pas les fondamentaux mais l’intérêt des investisseurs”, observait Peter Duncan. Pour 2008, Johnson Matthey table sur des prix évoluant entre 1.775 et 2.500 dollars l’once pour le platine et 400 et 775 dollars l’once, et anticipe une forte volatilité pour les cours de ces deux métaux. |
||
|