[20/05/2008 06:47:18] PARIS (AFP) Les sénateurs examinent mardi la réforme des ports, destinée, selon le gouvernement, à “améliorer leur performance et leur compétitivité”, mais qui se heurte à la forte opposition de la Fédération nationale des ports et docks (FNPD-CGT), très majoritaire dans le secteur. Le projet de loi, examiné en premier lieu au Sénat, est inscrit mardi et mercredi à l’ordre du jour du Palais du Luxembourg. Alors que la France “possède trois façades maritimes, la moitié des marchandises qui arrivent en France par la mer sont débarquées dans un port étranger”, affirme le ministre d’Etat Jean-Louis Borloo, dans l’exposé des motifs. Selon le ministre, “pour un trafic total inférieur à celui du port de Rotterdam, la part de marché des ports français en Europe est passée entre 1989 et 2006 de 17,8% à 13,9%” et “Marseille, plus grand port français en tonnage, a vu sa part de marché sur la façade méditerranéenne passer de 18,8% à 5,5% pour les conteneurs”. Pour le gouvernement, “la réforme portuaire vise à accroître la compétitivité des principaux ports maritimes français afin d’améliorer leurs performances au service de l’économie française et de son commerce extérieur, dans le cadre de la politique des transports visant à développer les modes massifiés de transport de fret”. “Force est de constater que les ports autonomes français risquent de manquer le rendez-vous de la mondialisation des échanges maritimes, et il faut agir vite”, a affirmé de son côté le rapporteur de la commission des Affaires économiques, le sénateur UMP Charles Revet (Alpes-Maritimes), se félicitant de la décision du gouvernement de déclarer l’urgence (une lecture par assemblée). Il a énuméré les quatre pistes pour “stopper le déclin”: “nouvelle gouvernance des ports”, “meilleure organisation du travail de manutention”, “relance de l’investissement dans les infrastructures et superstructures portuaires” et “développement des réseaux de transport reliant les ports à leur arrière-pays”. Selon le rapport de M. Revet, deux ports français figuraient dans les dix premiers européens en tonnage en 2006: Marseille classé 4e (100.068.000 tonnes) derrière Rotterdam (378.185.000), Anvers (167.372.296) et Hambourg (134.861.000), et Le Havre 6e (75.523.000) juste après Amsterdam ((84.355.000). Lors de ses travaux le 14 mai, la commission a adopté 17 amendements pour que les ports français “deviennent fiables, efficaces et compétitifs”, avec notamment “un réseau de transport ferroviaire et fluvial performant” et “le plus d’autonomie possible dans la gestion”. La gauche devrait faire entendre sa voix lors du débat, en relayant les revendications des syndicats dans l’hémicycle. Le groupe CRC-PCF a déjà déposé une motion de procédure pour fustiger “une réforme idéologique, qui, en transformant les sept ports autonomes métropolitains (Dunkerque, Le Havre, Nantes-Saint-Nazaire, Rouen, La Rochelle, Bordeaux et Marseille) en +Grands ports maritimes+, s’inscrit dans la continuité des politiques de destruction des services publics et de fragilisation des personnels”. Depuis la mi-avril, des perturbations sont enregistrées dans les terminaux portuaires, notamment à Marseille. La FNPD-CGT proteste contre cette réforme qui prévoit, à ses yeux, de privatiser la manutention, faisant passer les grutiers et portiqueurs au statut privé, à l’instar de leurs collègues dockers en 1992. |
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