Le baril de pétrole dépasse pour la première fois 130 dollars à New York

 
 
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Un puits de pétrole en Californie, en janvier 2008 (Photo : David McNew)

[21/05/2008 12:08:47] LONDRES (AFP) Le baril de pétrole a dépassé mercredi pour la première fois 130 dollars sur le marché new-yorkais, dopé par la crainte que l’offre ne puisse répondre à la demande, le sentiment que la production reste vulnérable, la réticence de l’Opep à augmenter son offre et la baisse du dollar.

Une frénésie d’achats, qui s’est emparée à nouveau du marché mardi, a poussé les cours jusqu’à 130,30 dollars à New York et 129,70 dollars à Londres mercredi vers 10H5 GMT.

Les prix du pétrole, qui ne cessent de voler de record en record, avaient franchi le seuil psychologique des 100 dollars pour la première fois le 2 janvier, et ont accéléré depuis leur envolée, dans un contexte où tout concourt à enflammer les prix: l’attitude de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), des nouvelles alimentant le sentiment de précarité de l’offre, et le spectre d’un épuisement plus rapide que prévu des réserves mondiales.

Sur un an, les prix du pétrole brut ont plus que doublé, et leur ascension ne devrait pas s’interrompre de sitôt, selon certains analystes. La banque Goldman Sachs avait ainsi pronostiqué début mai un baril à 200 dollars d’ici six mois à deux ans.

Cette nouvelle flambée se nourrit du sentiment, partagé par une majorité d’opérateurs, que l’écart entre offre et demande se resserre dangereusement au fil des mois: alors que la demande ne cesse de progresser dans les pays émergents, l’offre peine à suivre, notamment chez les producteurs hors-Opep.

L’inertie de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui assure 40% de l’offre mondiale, a contribué à l’envolée. Le cartel pétrolier a observé la flambée depuis le mois de septembre sans apporter une goutte supplémentaire aux consommateurs qui réclamaient plus de brut. L’Opep estime le marché suffisamment approvisionné et compte sur les producteurs non-membres de l’Opep pour fournir aux nouveaux consommateurs (les pays émergents, Chine en tête), qu’ils réclament.

La hausse du pétrole est due à la spéculation sur les marchés financiers et non à une offre insuffisante, a affirmé mardi le ministre vénézuélien de l’Energie et du Pétrole, Rafael Ramirez, après une rencontre avec le secrétaire général de l’Opep à Caracas.

Selon Rafael Ramirez, “une quelconque hausse de la production serait immédiatement stockée et cela aurait un impact négatif sur les prix”.

La hausse des cours du brut “n’est pas liée à l’offre et à la demande” car “il existe suffisamment de pétrole sur le marché”, a insisté M. Ramirez, conjointement avec Abdallah el-Badri, son interlocuteur de l’Opep, qui n’a de cesse également de répéter que le marché est correctement approvisionné.

Signe que le torchon brûle entre pays producteurs et pays consommateurs, la Chambre des représentants américaine a adopté mardi à une majorité écrasante un projet de loi visant à permettre au ministère de la Justice de poursuivre les pratiques anticoncurrentielles dans le milieu pétrolier, notamment parmi les “entités contrôlées par l’Opep”.

 21/05/2008 12:08:47 – © 2008 AFP