Boeing affirme avoir cinq ans d’avance sur son rival Airbus

 
 
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Le Boeing 787 Dreamliner lors de sa présentation au public, le 11 décembre 2007 à Everett, dans le nord-ouest des Etats-Unis (Photo : Tangi Quemener)

[21/05/2008 20:28:59] NEW YORK (AFP) Le constructeur aéronautique américain Boeing a clamé mercredi avoir cinq ans d’avance sur son rival européen Airbus, les retards de son nouvel avion de ligne B787 “Dreamliner” étant moins lourds à régler, selon lui, que les problèmes à répétition de l’A350 et de l’A380.

Boeing “a une longueur d’avance de cinq années” sur Airbus, a affirmé son PDG Jim McNerney, lors d’un point annuel avec les investisseurs à Seattle (nord-ouest des Etats-Unis), retransmis sur le site du groupe.

M. McNerney faisait notamment allusion au décalage entre les premières livraisons du 787, prévues courant 2009, par rapport à celles de l’A350, l’appareil directement concurrent d’Airbus, pas attendues avant la mi-2013.

La direction de Boeing a écarté de son côté, sans le dire clairement, la possibilité de nouveaux retards, en indiquant voir “le bout du tunnel”.

“Nous avons une compréhension claire des problèmes rencontrés, a indiqué le directeur financier James Bell, en allusion aux difficultés qui ont contraint Boeing à décaler déjà trois fois le calendrier du 787.

“Nous avons fait des progrès significatifs en matière de productivité”, a-t-il assuré.

Selon le PDG, “la nature du risque a migré de la chaîne de production à des risques de nature +normale+ pour un nouveau programme”.

Le 787 a pris un an et demi de retard sur son agenda initial en raison du procédé inédit utilisé: le recours à plusieurs sous-traitants aux Etats-Unis et à l’international. Les retards pris par plusieurs de ces fournisseurs sont venus aggraver les difficultés résultant de la nécessité de redessiner certaines pièces du nouvel avion.

Le premier vol d’essai du 787 est désormais prévu au cours du 4e trimestre et les premières livraisons au 3e trimestre 2009, a confirmé la direction, alors que la presse a récemment fait état de possibles nouveaux retards.

Boeing a aussi confirmé que les retards pris à ce jour n’auraient pas d’impact sur ses résultats. Il a réitéré ses prévisions financières, dont un bond de 20% du bénéfice par action en 2009, après une croissance autour de 10% envisagée en 2008.

Face à Boeing, Airbus a cumulé les retards sur ses futurs avions A350 et A380, ce qui lui a valu une restructuration d’envergure.

L’A350 a dû être redessiné entièrement à la demande de compagnies clientes. Selon la presse, Airbus ne serait pas au bout de ses peines et rencontrerait maintenant des problèmes de surpoids avec son nouvel appareil.

Quant au très gros porteur A380, dont le calendrier a déjà été révisé quatre fois, Airbus rencontre des problèmes de câblage, et le rythme des livraisons prévues a été ralenti pour les années 2008, 2009 et 2010.

Boeing n’est pas rentré dans les détails de ses discussions actuelles avec les compagnies clientes du 787 et d’éventuelles demandes de compensations financières.

Pour compenser les retards du 787, Boeing compte sur d’autres relais de croissance dans l’aviation civile, fort d’une demande mondiale “solide”.

Par ailleurs, “il y a clairement un marché de remplacement, notamment aux Etats-Unis”, a fait valoir M. McNerney, ce qui devrait contrebalancer le ralentissement économique.

Le PDG a toutefois reconnu que les réductions de capacités chez les compagnies américaines, comme celles annoncées mercredi par American Airlines, et l’envolée des prix du kérosène étaient “une source d’inquiétudes”.

Mais le carnet de commandes, qui représentait au premier trimestre cinq fois le chiffre d’affaires annuel, “offre une vision très claire de nos perspectives de croissance au cours des prochaines années”, a-t-il assuré.

Sur le long-terme, Boeing table sur une croissance mondiale de 5% par an du marché de l’aviation civile, sur lequel Boeing détiendra “plus de 50%”.

 21/05/2008 20:28:59 – © 2008 AFP