Des centaines d’investisseurs au chevet du secteur privé palestinien

 
 
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Le ministre palestinien de l’Economie Mohammad Kamal Hassuneh (C) et le directeur de la PIC Hasan Abu-Libdeh (G), ouvrent la conférence à Béthléem le 21 mai 2008 (Photo : Hazem Bader)

[21/05/2008 15:20:46] BETHLEEM (Cisjordanie) (AFP) Une conférence sur les investissements réunit mercredi à Bethléem des centaines d’hommes d’affaires et de responsables pour dynamiser le secteur privé en Cisjordanie et à Gaza, où le développement économique est handicapé par les restrictions israéliennes.

La “Palestine Investment Conference” (PIC) devait être inaugurée à 12H30 GMT par le président palestinien Mahmoud Abbas en présence du Premier ministre Salam Fayyad, du représentant du Quartette international Tony Blair et de plusieurs responsables arabes, européens, américains et asiatiques.

Le directeur de la PIC, Hassan Abou Libdeh, a indiqué lors d’une conférence de presse que 109 projets d’un coût totalisant quelque deux milliards de dollars seraient présentés par des hommes d’affaires palestiniens cherchant des partenaires parmi les participants.

“Deux milliards de dollars peuvent apparaître comme une somme modeste, mais en Palestine cela signifie la création de 50.OOO emplois sur une période de trois à cinq ans si ces projets sont mis en oeuvre”, a-t-il dit.

L’Autorité palestinienne, dont la masse salariale a explosé en raison du développement de la fonction publique, s’efforce de favoriser le développement du secteur privé pour absorber les nouveaux arrivants sur le marché du travail et lutter contre le chômage.

Mais les investisseurs rechignent à financer des projets en Cisjordanie, où des centaines de barrages militaires israéliens rendent la circulation très problématique alors que la bande de Gaza, contrôlée par les islamistes du Hamas, est soumise à un blocus israélien.

Dans un rapport publié en avril, la Banque mondiale a estimé que malgré des promesses d’aide internationale, la croissance économique dans les territoires palestiniens serait nulle en 2008 en raison des restrictions israéliennes.

“Israël est la grande Arlésienne. Il est capable de tout saboter”, a dit M. Abou Libdeh à l’AFP.

Si le gouvernement israélien ne sera pas officiellement représenté à la PIC, une poignée d’hommes d’affaires israéliens doivent y assister, selon M. Abou Libdeh. “La plupart des projets qui seront présentés sont liés à l’infrastructure et au logement”.

Au total quelque 1.200 hommes d’affaires, dont 500 arabes ou étrangers, sont attendus à la conférence s’achevant vendredi, ainsi que plusieurs délégations officielles.

Le ministre palestinien de l’Economie, Kamal Hassouneh, a fait aussi état de projets dans les secteurs industriel et de la technologie de l’information.

Selon lui, l’investissement dans les territoires palestiniens peut, en dépit d’inconvénients, offrir aussi des avantages pour les capitaux étrangers. “Les produits +Made in Palestine+ sont exemptés de taxe dans les pays arabes, en Europe et aux Etats-Unis”.

La tenue de la PIC avait été décidée dans la foulée de la conférence internationale de donateurs que la France avait accueillie en décembre. L’Autorité palestinienne y a obtenu des promesses d’aide totalisant plus de 7 milliards de dollars sur trois ans.

Le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner, qui effectue à partir de mercredi une visite en Cisjordanie et en Israël, doit intervenir vendredi à la séance de clôture de la conférence.

Les Etats-Unis y seront représentés par une délégation d’hommes d’affaires et de responsables conduite par le secrétaire adjoint au Trésor américain, Robert Kimmitt.

Interrogé lors d’une rencontre avec la presse à Washington sur les restrictions placées par Israël aux déplacements en Cisjordanie, M. Kimmitt a affirmé qu’il “y a eu des améliorations ces dernières semaines mais il faut à coup sûr en faire plus pour capter le potentiel de l’économie palestinienne”.

Israéliens et Palestiniens ont relancé leurs négociations de paix en novembre aux Etats-Unis, avec l’objectif affiché de parvenir à un accord sur un Etat palestinien avant fin 2008, mais les pourparlers n’ont enregistré aucune percée depuis.

 21/05/2008 15:20:46 – © 2008 AFP