[21/05/2008 20:28:59] WASHINGTON (AFP) La Réserve fédérale a abaissé très nettement mercredi ses prévisions de croissance pour les Etats-Unis en 2008, qui devrait rester positive de justesse, et a revu à la hausse d’un point ses prévisions d’inflation du fait de la flambée des prix des matières premières. La banque centrale américaine ne table plus que sur une hausse du produit intérieur brut (PIB) comprise entre 0,3% et 1,2% cette année, au lieu de 1,3% à 2% prévus précédemment, selon un document accompagnant les minutes de la réunion d’avril de son Comité de politique monétaire. L’activité devrait être “particulièrement faible” au premier semestre, même si “un certain rebond est attendu au second”, a indiqué la Fed, qui a déjà plusieurs fois révisé à la baisse ses prévisions ces derniers mois. Lors de leur réunion, les banquiers centraux ont constaté que “les revenus restaient faibles du fait de la hausse des prix du pétrole”, que “la chute des prix de l’immobilier réduisait la richesse des ménages” et que “les ménages comme les entreprises faisaient face à une restriction du crédit”. Cette dégradation de la conjoncture devrait s’accompagner d’une forte hausse du chômage, prévu entre 5,5% et 5,7% cette année. La Fed compte toutefois sur le plan de relance budgétaire récemment entré en vigueur pour soutenir les dépenses de consommation en fin d’année, et elle prévoit que le retour au calme sur les marchés financiers, la stabilisation du marché immobilier et le niveau toujours bas de ses taux d’intérêt permettra de soutenir la croissance une fois le cap de l’année 2008 passé. Pour 2009 ainsi, elle a révisé ses prévisions de croissance en baisse d’un dixième de point seulement, à 2,0%-2,8%. La performance devrait s’améliorer en 2010 avec une hausse du PIB comprise entre 2,6% et 3,1%. Dans ce contexte la Fed, qui avait baissé son taux directeur d’un quart de point le 30 avril, a souligné que cette décision avait été prise “de justesse”, et elle a averti qu’elle allait sans doute en rester là pour le moment. Plusieurs membres ont jugé qu’il était “peu probable qu’il faille une nouvelle baisse des taux en réponse à des informations suggérant un ralentissement de l’économie, voire une légère contraction à court terme, à moins que les développements économiques et financiers ne signalent un affaiblissement majeur des perspectives économiques”. Or “la probabilité a baissé” de voir une sévère perturbation économique en réponse à une forte détérioration des marchés financiers, note le rapport. La banque centrale s’inquiète en effet désormais de l’inflation, et notamment des signes montrant que les ménages et les entreprises ont intégré une hausse des prix à l’avenir. La Fed a fortement révisé à la hausse ses prévisions d’inflation, qui devrait s’établir entre 3,1% et 3,4% cette année (contre 2,1% à 2,4% prévu antérieurement). “La forte hausse des prix du pétrole et des autres matières premières depuis le mois de janvier a été le facteur principal” de la révision, souligne le texte. Hors alimentation et énergie, l’indice de base de base n’a été révisé à la hausse que de 0,2 point, entre 2,2% et 2,4%. Cela reste toutefois supérieur à la limite de tolérance de la Fed qui s’inquiète des “effets de la hausse des prix de l’alimentation et de l’énergie sur les autres produits”, et de la hausse des prix à l’importation “liée à la baisse du dollar et à la hausse de l’inflation chez nos partenaires commerciaux”. La banque centrale prévoit un ralentissement de l’inflation générale l’an prochain (entre 1,9% et 2,3%) qui devrait se prolonger en 2010 (entre 1,8% et 2%), conséquence logique d’un assagissement des prix des matières premières. Mais pour la croissance comme pour l’inflation, la Fed a souligné les incertitudes anormalement fortes entourant ses prévisions. |
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