Japon : l’économie résiste bien au ralentissement américain, selon le FMI

 
 
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Une Japonaise passe devant un tableau indiquant les cours de Bourse, le 14 mai 2008 à Tokyo (Photo : Yoshikazu Tsuno)

[22/05/2008 06:00:43] TOKYO (AFP) L’économie du Japon fait preuve jusqu’à présent d’une “résistance bienvenue face au ralentissement aux Etats-Unis”, même si elle n’échappera pas à un passage à vide dans les prochains mois, a estimé jeudi un haut responsable du Fonds monétaire international (FMI).

“L’économie fait preuve d’une résistance bienvenue face au ralentissement aux Etats-Unis et sur les marchés mondiaux jusqu’à présent”, a déclaré lors d’une conférence de presse à Tokyo le directeur adjoint du FMI pour l’Asie-Pacifique, Daniel Citrin, en marge d’une séance annuelle de consultations entre son institution et le gouvernement japonais.

Il a rappelé que le produit intérieur brut (PIB) de la deuxième économie mondiale avait progressé de 3,3% en rythme annuel au premier trimestre 2008 “tiré par les fortes exportations vers des pays autres que les Etats-Unis et par une consommation des ménages étonamment robuste”.

“Ceci dit, les récents indicateurs suggèrent que nous nous orientons vers un ralentissement”, a-t-il poursuivi, en confirmant les prévisions de croissance du FMI pour l’économie du Japon en 2008 (+1,4%) et en 2009 (+1,5%).

“L’expansion ralentit, même si nous nous attendons toujours à une poursuite modérée de la croissance”, a ajouté M. Citrin, en avertissant que ces pronostics “sont soumis à des incertitudes considérables liées à la profondeur du ralentissement aux Etats-Unis, et aussi à ce qui se passera avec les prix des matières premières et avec les conditions sur les marchés financiers”.

Selon lui, les politiques économiques du gouvernement japonais “doivent être accomodantes, et les politiques financières doivent être orientées vers le maintien de la stabilité sur les marchés et vers la préservation de la confiance chez les investisseurs et les emprunteurs”.

Toutefois, “il est essentiel de ne pas trop se laisser distraire par les nécessités politiques à court terme, et d’avoir vraiment en vue les importants défis auxquels sera confronté le Japon à moyen terme”, a-t-il tempéré.

“Je vais sonner comme un disque rayé, mais nous continuons à croire que la politique budgétaire devrait être guidée par les nécessités de réduire la très grande dette publique et de répondre aux demandes croissantes d’une population vieillissante”, a notamment plaidé M. Citrin.

La dette publique du Japon est la plus élevée de tous les pays industrialisés (environ 180% du PIB en 2007), et la population de l’archipel est plus vieille que jamais: la part des plus de 65 ans atteint ainsi 21,5% de la population en 2007, et devrait grimper à 40,5% d’ici 2055.

 22/05/2008 06:00:43 – © 2008 AFP