L’Italie va s’engager dans la construction de centrales nucléaires

 
 
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Le ministre italien du Développement économique Claudio Scajola, le 8 mai 2008 à Rome (Photo : Andreas Solaro)

[22/05/2008 11:40:46] ROME (AFP) L’Italie va s’engager dans la construction de centrales nucléaires de nouvelle génération, a annoncé jeudi le nouveau ministre italien du Développement économique Claudio Scajola, devant l’organisation des patrons italiens, la Confindustria.

“Lors de cette législature, nous poserons la première pierre pour la construction dans notre pays d’un groupe de centrales nucléaires de nouvelle génération”, a annoncé le ministre lors d’un discours prononcé en présence du nouveau chef de gouvernement Silvio Berlusconi.

L’Italie a renoncé au nucléaire lors d’un référendum organisé en 1987, peu après la catastrophe du 26 avril 1986 à Tchernobyl en Ukraine, et a fermé ses quatre centrales nucléaires.

“On ne peut plus éviter un plan d’action pour un retour au nucléaire”, a déclaré le ministre, rappelant qu’il s’agissait d’une promesse de campagne de Silvio Berlusconi.

“Il n’y a que les centrales nucléaires qui puissent produire de l’énergie à grande échelle et de manière sûre, à des coûts compétitifs et dans le respect de l’environnement”, a souligné Claudio Scajola.

Il a promis de “reconstruire” les compétences de l’Italie en matière de nucléaire et notamment de “prévoir des solutions pour les déchets radioactifs”.

Dans son discours prononcé avant le ministre, la nouvelle patronne des patrons, Emma Marcegaglia, avait estimé qu’il était “temps d’investir dans l’énergie nucléaire” alors que l’Italie est très dépendante de l’étranger pour son énergie.

Les Verts italiens qui faisaient partie du précédent gouvernement de gauche de Romano Prodi étaient farouchement opposés au nucléaire.

A l’issue de l’assemblée de la Confindustria, Fulvio Conti, le président du groupe italien énergétique Enel, a affirmé que “techniquement, l’Enel était prêt” pour participer au projet, cité par l’agence Ansa.

“C’est un bon début de la part du gouvernement, qui a confirmé l’exigence d’une diversification des sources (d’énergie) et de l’investissement dans les d’infrastructures”, a commenté M. Conti. L’Etat italien est actionnaire, direct ou indirect, à hauteur de 30% dans Enel.

L’Italie dépend à 60% du gaz pour produire son électricité, avait précisé il y a quelques semaines le président d’Enel lors d’une conférence énergétique à Rome.

Fulvio Conti avait également indiqué fin avril dans un entretien au quotidien allemand Financial Times Deutschland qu'”il faudrait sept à dix ans avant qu’une nouvelle centrale nucléaire entre en fonction” en Italie.

En septembre 2003, un énorme black-out avait touché l’ensemble du territoire italien, du Val d’Aoste à la Sicile, en raison d’une défaillance dans l’approvisionnement de l’électricité achetée en Suisse.

 22/05/2008 11:40:46 – © 2008 AFP