[22/05/2008 15:10:45] ROME (AFP) La nouvelle “patronne” des patrons italiens, Emma Marcegaglia, première femme à accéder à ce poste, et le nouveau chef du gouvernement Silvio Berlusconi ont affiché jeudi leur convergence d’intérêts pour faire “renaître” le pays. Emma Marcegaglia s’est félicitée d’une nouvelle situation “favorable au changement”, née des législatives d’avril avec le retour au pouvoir du Cavaliere, lors de son discours d’investiture prononcé à Rome devant le chef du gouvernement, ses principaux ministres et quelque 3.000 patrons et personnalités du monde du travail. “Un nouveau scénario, qui ne se répétera pas, s’offre à nous. Nous avons la possibilité de faire renaître le pays”, a lancé la jeune chef d’entreprise (42 ans), longs cheveux blond foncé et tunique noire et blanche, sous les applaudissements. La veille, plébiscitée par ses pairs qui l’ont élue à la quasi-unanimité à la tête de l’organisation patronale, la Confindustria, elle avait déjà salué “la fin du climat de haine qui a marqué les 15 dernières années” entre majorité et opposition, saluant “la volonté de dialogue” affichée par le Cavaliere. Pointant du doigt “la maladie de l’Italie qui se nomme croissance zéro”, elle s’est livrée à une violente charge contre les employés du service public, dénonçant “le scandale national de l’absentéisme” alors que le nouveau gouvernement entend éliminer les “paresseux” de l’administration. Surnommée par la presse la “Lady d’acier” car son entreprise familiale est spécialisé dans la transformation de l’acier, elle a aussi appuyé le retour à l’énergie nucléaire décidé par le nouveau gouvernement alors que l’Italie a renoncé à cette énergie en 1987 après la catastrophe de Tchernobyl (1986).
Montant à son tour à la tribune, le Cavaliere a déclaré tout sourire avoir “beaucoup apprécié le discours de la présidente Marcegaglia” qui “pourrait être, et sera même, notre programme de gouvernement”, lui lançant un vibrant “En avant Emma!”. “Vous savez qu’à la présidence du Conseil, il y a l’un de vos collègues qui sait ce qu’il faut faire”, a-t-il déclaré, dans une allusion à son succès de chef d’entreprise à la tête d’un empire multimédias pesant plusieurs milliards d’euros. L’une des premières mesures annoncée mercredi par le nouveau gouvernement, saluée par la Confindustria, a été la réduction de la fiscalité sur les heures supplémentaires et des primes afin de soutenir les entreprises. Evoquant le nouveau paysage politique marqué par la disparition des communistes du Parlement, Berlusconi a vu dans cette absence, “l’occasion de moderniser le pays” tandis qu’Emma Marcegaglia a souhaité un nouveau “modèle” de dialogue social avec les syndicat, jugeant l’actuel “obsolète”. Succédant au patron de Fiat, Luca Cordero di Montezemolo (60 ans), Emma Marcegaglia veut favoriser la conclusion d’accords avec les syndicats au niveau des entreprises plutôt que sur un plan national, un objectif qu’elle souhaite atteindre “d’ici septembre”. Cette mère d’une enfant de 5 ans, qui succède à 26 hommes à la direction de la Confindustria créée il y a près d’un siècle, a enfin regretté qu’il y ait “trop de femmes à la maison”, rappelant que seulement 47% des Italiennes exerçaient un emploi, un pourcentage qui tombe à 31 % dans le sud du pays. |
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