[22/05/2008 10:55:48] PARIS (AFP) Le premier groupe aérien mondial Air France-KLM table sur une nette baisse de ses profits cette année, victime du pétrole cher et de la crise économique aux Etats-Unis, mais espère moins souffrir que ses concurrents, selon un communiqué diffusé jeudi. “Notre objectif est d’être parmi les compagnies aériennes dans le monde qui résistent le mieux à la situation”, a déclaré le directeur financier d’Air France-KLM, Philippe Calavia. Son bénéfice d’exploitation devrait s’élever “autour d’un milliard d’euros” en 2008-2009. Pour l’exercice 2007-2008 (clos fin mars), il était de 1,405 milliard d’euros, en hausse de 13,3% comparé à l’exercice précédent. En 2002, seuls trois transporteurs avaient dégagé des résultats positifs, l’australien Qantas, Singapour Airlines et Air France-KLM, a rappelé M. Calavia à quelques journalistes réunis avant la conférence de presse-bilan du groupe à Paris. Air France-KLM s’estime mieux armée que la plupart de ses concurrents en raison de sa politique de couverture pétrolière –qui consiste à acheter à terme du pétrole pour se protéger d’éventuelle hausse– lancée depuis une dizaine d’années et de sa flotte particulièrement jeune, notamment dans le long courrier, moins gourmande en carburant. Pour 2008-2009, les besoins en carburant de Air France-KLM sont couverts à 78% à un baril dont le prix est compris entre 70 et 80 dollars, a précisé M. Calavia. Le baril de brut est aujourd’hui à 135 dollars. Pour l’exercice en cours, le transporteur table sur une facture pétrolière à 5,7 milliards d’euros, contre 4,6 milliards d’euros l’exercice précédent. “Si le contexte pétrolier reste celui que nous connaissons ces dernières semaines, la situation du transport aérien va être profondément modifiée. Un tel coût du carburant transféré aux clients va faire pression sur la demande et va donc engendrer une baisse des capacités”, a prédit M. Calavia. Selon M. Calavia, ceux qui ont les atouts structurels (dont Air France-KLM) vont en profiter, mais beaucoup d’intervenants vont être obligés de réduire leurs activités. “On peut penser que le carburant sera le facteur déclenchant de la restructuration du secteur aérien”, a-t-il dit. Interrogé sur l’avenir d’Alitalia, qu’il a récemment renoncé à acheter en raison de trop grandes résistances politiques et sociales en Italie et des difficultés économiques, M. Calavia a répondu d’une façon générale, mais qui semble pouvoir s’appliquer au transporteur italien. “Les compagnies aériennes fragiles qui n’ont pas de couverture carburant doivent s’attendre à une restructuration massive (…) Il va y avoir nécessité pour ces compagnies de rejoindre un grand groupe mondial”, a-t-il dit. Pour sa part, Air France-KLM n’a pas exclu une réduction de sa flotte si le contexte économique lui pèse trop. “Cet été, on aura à regarder l’évolution de nos capacités dans le sens d’une réduction si c’est nécessaire”, a dit M. Calavia. A propos des nouveaux retards de livraison du très gros porteur d’Airbus A380 –dont Air France-KLM attendait la première livraison en avril 2009, M. Calavia a dit “attendre la fin de ce mois pour connaître précisément le recalage de la livraison”. “On nous parle de quelques mois, c’est pas le pire”, a-t-il dit. “On envisage de négocier des pénalités avec Airbus”, a-t-il dit, sans en préciser le montant, a-t-il dit. En 2007-2008, le chiffre d’affaires de Air France-KLM a progressé de 4,5% à 24,114 milliards d’euros selon les chiffres publiés jeudi. Son bénéfice net a reculé de 16% a 748 millions d’euros. Ceci est dû en partie à une provision de 530 millions d’euros passée par le groupe au quatrième trimestre pour faire face à d’éventuelles conséquences des enquêtes lancées en 2006 aux Etats-Unis et dans l’Union européenne sur des ententes dans le fret aerien. |
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