Visite en Chine du président russe : Medvedev signe un contrat nucléaire

 
 
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Dmitri Medvedev et son homologue chinois Hu Jintao le 23 mai 2008 à Pékin (Photo : Claro Cortes Iv)

[24/05/2008 07:05:37] PEKIN (AFP) Le nouveau président russe Dmitri Medvedev poursuit sa visite officielle en Chine, son premier grand voyage à l’étranger, dominé par les questions d’énergie et le renforcement du “partenariat stratégique”.

Le début de sa visite a été marqué vendredi par la signature d’un contrat nucléaire d’un milliard de dollars. Cet accord porte sur l’extension d’une usine d’enrichissement d’uranium en Chine et la fourniture de combustible, a annoncé Serguei Kirienko, chef de l’agence russe de l’énergie atomique Rosatom.

La signature a eu lieu à l’issue de la rencontre à Pékin entre M. Medvedev et son homologue chinois Hu Jintao, dès les premières heures du voyage officiel de deux jours en Chine du président russe, son premier grand déplacement à l’étranger. “La Russie et la Chine sont des partenaires stratégiques. Il est important qu’il n’y ait aucune pause dans nos relations”, a déclaré M. Medvedev. De son côté, le président chinois a indiqué apprécier “ce que vous êtes en train de faire pour le développement des relations russo-chinoises”.

Le président russe, qui a pris ses fonctions le 7 mai, a visité jeudi le Kazakhstan, ancienne république soviétique d’Asie Centrale, riche en hydrocarbures. Sa tournée en Asie vise à montrer l’intérêt particulier de la Russie, grand exportateur de gaz et de pétrole, envers le marché asiatique, au moment où les relations entre Moscou et Washington traversent une période de froid, soulignent les analystes.

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Le président russe Dmitri Medvedev (R) et son homologue chinois Hu Jintao, le 23 mai 2008 à Pékin (Photo : Teh Eng Koon)

Vendredi, à l’issue de la rencontre entre les deux présidents, Pékin et Moscou ont d’ailleurs fait part de leurs inquiétudes au sujet du projet américain de déploiement d’un bouclier antimissile en Europe de l’Est.

Ce projet “empêche le renforcement de la confiance entre les Etats et la stabilité régionale et nous exprimons notre inquiétude à ce sujet”, indique une déclaration conjointe.

“La création d’un système global de défense anti-missile (…) dans certaines régions du monde, ou le développement de coopération en ce sens, ne contribuent pas au maintien de l’équilibre stratégique et de la stabilité, empêche les efforts internationaux pour le contrôle des armements et de la non-prolifération”, selon le texte.

Les deux pays ont également salué le rôle de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), dont ils sont les membres éminents et qui réunit également le Kazakhstan, le Kirghizstan, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan. Un organisme censée être un contrepoids à l’Otan. L’OCS “s’est transformée en un facteur extrêmement important de renforcement de la stabilité stratégique, du maintien de la paix et de la sécurité et du développement d’une coopération économique et humanitaire diversifiée en Eurasie”, ont affirmé vendredi les deux puissances, dans leur déclaration conjointe.

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Le président chinois Hu Jintao (R) et son homologue russe Dmitri Medvedev, le 23 mai 2008 à Pékin (Photo : Vladimir Rodionov)

Membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, la Russie et la Chine ont une approche commune sur beaucoup de dossiers internationaux, notamment les dossiers nucléaires iranien et nord-coréen.

La coopération économique russo-chinoise est au plus haut. Les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint un chiffre record, 48,16 milliards de dollars en 2007 (+44,3% par rapport à l’année précédente). Selon des estimations d’experts ils pourraient encore augmenter, s’élevant à plus de 60 milliards de dollars cette année.

Actuellement, c’est le pétrole qui représente l’essentiel des exportations russes vers la Chine (41,7%), suivis du bois et de la cellulose (21,3%), alors que Pékin fournit à la Russie des équipements techniques, des tissus, des vêtements, des produits chimiques et de l’alimentation.

La croissance des exportations chinoises vers la Russie (multipliées par 15 entre 2002 et 2007) dépasse considérablement celle des exportations russes vers la Chine (multipliées par 3 au cours de la même période), notent les experts russes.

 24/05/2008 07:05:37 – © 2008 AFP