[26/05/2008 17:37:22] PARIS (AFP) Pour la première fois depuis l’affaire du trader Jérôme Kerviel et le début de la crise du subprime, les dirigeants de la Société Générale seront confrontés mardi à leurs actionnaires réunis à l’occasion de l’assemblée générale annuelle, une étape qui s’annonce délicate. Les quelque 300.000 actionnaires de la banque sont convoqués à 16H30 au centre des congrès à la Grande Arche à La Défense. L’assemblée générale sera retransmise en direct sur le site internet du groupe. L’exercice s’annonce d’ores et déjà périlleux pour les dirigeants du groupe. En un an, les actionnaires ont en effet vu la valeur de leurs titres fondre de moitié. A la Bourse de Paris, l’action s’échangeait à 66,62 euros lundi en milieu d’après-midi contre un sommet à plus de 135 euros en juin dernier. Déjà, la semaine dernière, lors de leurs assemblées générales respectives, les directions de Crédit Agricole et de Natixis avaient essuyé un feu de critiques de la part d’actionnaires leur reprochant les énormes pertes subies depuis le début la crise financière.
La Société Générale a perdu 3,1 milliards du fait de son exposition aux crédits immobiliers américains dits “subprime”. A cette somme viennent s’ajouter les 4,9 milliards partis en fumée en raison des opérations du trader Jérôme Kerviel. Daniel Bouton, le président de la banque, et Frédéric Oudéa, son nouveau directeur général, seront sans aucun doute amenés à s’exprimer sur cette affaire alors qu’un audit interne, publié vendredi, a épinglé une hiérarchie défaillante et des fonctions de contrôle sacrifiées sur l’autel de la performance. Le rapport du cabinet PriceWaterhouseCoopers (PWC) met notamment en cause les moyens insuffisants alloués aux fonctions de contrôle et de support des traders, ainsi que leur “fragilisation” du fait du manque d’ancienneté des équipes. “L’importance des traitements manuels et la charge de travail des opérateurs ont dans la pratique rendu inopérants certains contrôles existants”, écrit PWC.
Par ailleurs, le rapport de l’Inspection générale de la banque mentionne des “indices de complicité internes” de la part d’un assistant trader qui aurait aidé Jérôme Kerviel “dans la gestion de multiples transactions fictives et écritures indues nécessaires à la dissimulation des positions frauduleuses”. Les avocats de Jérôme Kerviel se sont immédiatement réjouis de la publication de ces rapports, tout en regrettant que la banque cherche “un nouveau bouc émissaire (…) en la personne d’un assistant de 23 ans”. Le jour de l’annonce de la perte, le PDG Daniel Bouton avait évoqué la faute d’un “homme seul (…) qui a eu l’intelligence d’échapper à toutes les procédures de contrôle”. “Le système de contrôle des risques lui-même n’est pas en cause”, avait-il assuré. |
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