[26/05/2008 22:42:31] VERBERIE (AFP) Nicolas Sarkozy veut “booster” le pouvoir d’achat des Français en revitalisant la participation et l’intéressement, mis en selle il y a plus de quarante ans par le général de Gaulle. Comme toutes les semaines, le chef de l’Etat est allé faire la “pédagogie” de ses réformes en province. Destination: Verberie, dans l’Oise, où il a expliqué comment intéressement (facultatif, instauré par de Gaulle en 1959) et participation (obligatoire depuis 1967 dans les entreprises de plus de 50 salariés) pourraient permettre aux salariés d’améliorer leur ordinaire. Autres annonces: la revalorisation du Smic, à partir de 2010, au 1er janvier, et non plus au 1er juillet comme actuellement, ainsi qu’une diminution de 10% des allègements de charges des entreprises qui ne respecteraient pas l’obligation de négocier chaque année les salaires de leurs employés. Une première étape l’a conduit auprès des ouvriers de l’entreprise familiale Poclain Hydraulics (1.500 salariés). “Il faut qu’on trouve des solutions pour retrouver de la croissance et donner du pouvoir d’achat (…) Jusqu’ici, gauche et droite confondues, la stratégie était le partage du travail”, a regretté, dans un discours désormais rodé, le président, très présent dans les usines depuis sa campagne électorale. Outre les “leviers” des heures supplémentaires et de la baisse des prix par la concurrence, le président a longuement parlé de la participation et de l’intéressement, devant les ouvriers, puis devant une assemblée d’élus et de chefs d’entreprises locaux. “Les sommes distribuées sont loin d’être négligeables. En 2005, dernière année pour laquelle nous avons des chiffres définitifs, 7 milliards d’euros ont été distribués au titre de la participation à 4,9 millions de salariés, soit un montant moyen de 1.440 euros par salarié”. S’agissant de l’intéressement (…) près de 6 milliards d’euros ont été distribués à 4,2 millions de salariés, soit une prime moyenne de 1.400 euros par salarié”, a argué le président.
“Ces résultats sont bons, mais je pense qu’on peut et qu’on doit faire plus”, notamment dans les entreprises de moins de 50 salariés, où “plus de 40% des Français travaillent” mais où “moins d’un travailleur sur dix a un accord d’intéressement. Je trouve cela très inégalitaire”, a-t-il dit. La participation pourra être débloquée “tout de suite”, auquel cas elle sera soumise à l’impôt sur le revenu, a poursuivi le président. Quant à l’intéressement aux bénéfices des entreprises, M. Sarkozy a annoncé qu’il allait être doublé “en quatre ans”, avec un crédit d’impôt de 20% sur la totalités des primes versées pour les entreprises qui n’avaient pas d’accords d’intéressement jusque-là, et un crédit d’impôt de 20% également sur le surplus d’intéressement distribué, pour celles qui en avaient déjà. M. Sarkozy envisage à mi-parcours un “dispositif spécifique et obligatoire pour les PME qui n’auraient pas passé d’accord d’intéressement”. “Cette dynamique, nous voulons qu’elle s’engage sans attendre. C’est pourquoi, pour toutes les entreprises qui renégocieront ou qui négocieront pour la première fois un accord d’intéressement avant la fin du premier semestre 2009, nous leur permettront de verser une prime en 2009 au titre de leur résultat 2008”, a-t-il insisté. Le président souhaite une adoption en conseil des ministres en juin et par le Parlement à l’automne, du projet de loi sur ces mesures. La CGT a déjà assuré que les salariés leur préfèreraient “des augmentations de salaires”. |
||||
|