Le Nigeria et les inquiètudes sur les ressources font grimper le pétrole

 
 
photo_1211819894137-1-1.jpg
étrole dans le Dakota du Nord, aux Etats-Unis, en mai 2007 (Photo : Karen Bleier)

[26/05/2008 20:17:01] PARIS (AFP) Les prix du pétrole étaient orientés à la hausse lundi alors qu’une nouvelle attaque au Nigeria a visé un site de Shell et que, selon le président de l’Opep, les cours ne devraient pas baisser de sitôt.

La compagnie pétrolière anglo-néerlandaise a confirmé à l’AFP lundi qu’une attaque avait été menée la nuit précédente par des hommes armés dans le sud du Nigeria contre une station de pompage qu’elle a dû stopper pour arrêter l’écoulement de pétrole.

Shell précise avoir également “stoppé une partie de la production pour éviter la poursuite de ces écoulements” après cette attaque revendiquée par le Mouvement d’émancipation du delta du Niger (MEND), le principal groupe armé dans le Delta du Niger, la zone de production pétrolière.

Cette annonce a provoqué une nouvelle tension sur les cours du pétrole même dans un volume de transactions électroniques trés réduit en raison de jours fériés aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne.

Vers 15H00 GMT, le prix du baril de “light sweet crude” pour livraison en juillet gagnait 71 cents à 132,90 dollars le baril dans les échanges électroniques matinaux, après avoir clôturé à 132,19 dollars le baril vendredi à New York. Le baril de pétrole Brent pour livraison en juillet progressait lui de 1,12 dollar à 132,69 dollars.

photo_1211819451937-1-1.jpg
éoduc de l’installation pétrolière de Shel à Awoba, dans le sud du Nigeria, le 25 septembre 2005 (Photo : Dave Clark)

“Aujourd’hui, l’évolution du marché se limite à pas grand-chose, donc je ne suis pas sûr qu’elle soit significative de grand-chose en terme de tendance”, soulignait toutefois Frédéric Lasserre de la Société Générale.

Les incidents au Nigeria “expliquent peut-être les 90 cents ou le dollar de hausse, cela dit les nouvelles concernant le Nigeria sont quand même récurrentes donc ce n’est pas une +nouvelle+ en tant que telle”, a-t-il estimé.

Depuis le 19 mai, les cours ont gagné près de six dollars pour le light sweet crude et plus de sept dollars pour le Brent.

Le ministre algérien de l’Energie et actuel président de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), Chakib Khelil, n’a pas caché lundi qu’il ne prévoyait par de détente prochaine.

“Nous allons assister à une augmentation des prix”, en particulier si la situation économique aux Etats-Unis se maintient et que le dollar continue de se dévaluer, a-t-il déclaré dans un entretien à la radio nationale espagnole.

Reprenant les thèmes connus de l’Opep, il a attribué la responsabilité de cette hausse aux spéculateurs, aux troubles géopolitiques, et à la faiblesse du dollar, tous “facteurs hors du contrôle de l’organisation”.

“Si l’Opep décide d’augmenter la production, (…) à cause de la spéculation, cette augmentation ne va pas vraiment faire baisser les prix”, a ajouté le ministre algérien.

Les prix du pétrole avaient accéléré leur ascension la semaine dernière franchissant les seuils symboliques des 130 dollars, puis des 135 dollars avant de légèrement refluer.

Selon Nathalie Alazard-Toux, directrice des études économiques à l’Institut français du pétrole (IFP) les acteurs du marché pétrolier “anticipent une difficulté à accroître les capacités de production au rythme auquel augmente la demande” mais “cela ne signifie pas qu’il n’y a plus de ressources dans le sous-sol”.

photo_1211819782091-1-1.jpg
à la pompe

En attendant, la hausse des cours se répercute sur le prix de l’essence à la pompe. En France, les prix des carburants ont atteint la semaine dernière de nouveaux records, pour la septième semaine consécutive, le fioul franchissant notamment le seuil de 1 euro le litre, selon des chiffres de l’Union française de l’industrie pétrolière (Ufip) publiés lundi.

Le président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono a pour sa part été contraint de reporter une tournée en Europe prévue pour début juin en raison des manifestations provoquées par la décision de son gouvernement de réduire les subventions sur l’essence. Celle-ci va entraîner une hausse moyenne de près de 29% du prix des carburants. L’Indonésie est un pays producteur de pétrole et appartient à l’Opep.

 26/05/2008 20:17:01 – Â© 2008 AFP