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[27/05/2008 11:51:00] PARIS (AFP) La France a suggéré mardi à ses partenaires de l’Union européenne et du G7 un certain nombre de pistes pour atténuer les effets de la hausse du prix du pétrole, alors que le président Nicolas Sarkozy tente de reconquérir une opinion déçue par sa stratégie économique. “Si on a un baril qui continue à augmenter, je veux dire à nos partenaires : qu’est-ce qu’on fait ?”, a demandé M. Sarkozy. Il a estimé que la France, qui va prendre le 1er juillet la présidence tournante de l’UE, devait lancer des “idées” face au “choc pétrolier”, à l’occasion d’une longue interview sur la radio RTL, dans laquelle il s’est efforcé de répondre au mécontentement croissant de ses concitoyens. Il a notamment convenu que “la vie est trop chère” en France. Simultanément, sa ministre de l’Economie, Christine Lagarde, a souhaité une action concertée des pays du G7 – qui regroupe les plus industrialisés de la planète – pour obtenir des producteurs de pétrole une hausse de la production.
“On ne peut pas éternellement être dans un fonctionnement de marché où le prix monte en permanence au profit de producteurs”, a dit Mme Lagarde sur la chaîne France 2. Les prix du pétrole continuent d’être orientés à la hausse, le baril de Brent dépassant désormais les 130 dollars sans que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ne prévoie de détente prochaine. M. Sarkozy a annoncé qu’il allait défendre auprès des pays de l’UE le principe d’un plafonnement du prélèvement de TVA sur le prix du pétrole, afin de limiter les effets de la hausse des cours du brut. Il faut “poser à nos partenaires européens la question: si le pétrole continue à augmenter, est-ce qu’on ne doit pas suspendre la fiscalité pour sa part TVA sur le prix du pétrole”, c’est-à -dire que “la TVA ne s’appliquerait plus à un niveau de prix”, a-t-il expliqué. Mais il a souligné qu’il fallait “l’unanimité” dans l’UE pour une telle mesure. Sur le plan intérieur, M. Sarkozy, confronté à la fronde des marins-pêcheurs étranglés par la hausse du prix du gazole, s’est engagé à créer un fonds pour venir en aide aux Français les plus touchés par la hausse du pétrole. Ce fonds, alimenté par “toutes les recettes supplémentaires dues à la TVA sur les produits pétroliers à partir d’un certain niveau”, devrait selon lui récolter “entre 150 et 170 millions d’euros par trimestre”. Les pêcheurs français, en grève depuis quinze jours, ont lancé lundi un nouvel appel à bloquer des ports, rejoints par des collègues européens alors que le mécontentement des professions touchées par la hausse des carburants commence à gagner le secteur des transports. Selon un sondage BVA publié mardi dans le quotidien économique Les Echos, les deux tiers des Français (67%) sont mécontents de la politique économique de M. Sarkozy. La dernière enquête de popularité sur Nicolas Sarkozy, publiée dimanche, lui accorde seulement 35% d’opinions favorables, un de ses plus mauvais scores depuis son élection. Le chef de l’Etat, élu il y a un peu plus d’un an sur la promesse d’être “le président du pouvoir d’achat”, a affirmé qu’il n’y aurait pas de “politique de rigueur” car “cela échoue”. Il s’était rendu à l’aube, accompagné de son épouse Carla Bruni-Sarkozy et d’une nuée de photographes et journalistes, au marché de gros de Rungis, près de Paris, pour saluer “la France qui travaille et qui se lève tôt”. Tout en écartant l’idée de la suppression de la durée hebdomadaire légale du travail de 35 heures, réclamée par le parti de droite majoritaire UMP, il a maintenu que la solution aux problèmes du pays était la levée de “tous les verrous qui empêchaient les Français de travailler”. |
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