Immobilier : ralentissement confirmé, chute des chantiers et des ventes

 
 
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à Hérouville-Saint-Clair (Calvados) (Photo : Mychèle Daniau)

[27/05/2008 16:23:23] PARIS (AFP) Le net ralentissement de l’immobilier en France se confirme, avec un effondrement des ventes de logements neufs au premier trimestre et une chute du nombre des mises en chantier, qui font redouter un affaissement du marché.

Les ventes de logements neufs ont chuté de 27,9% sur un an au premier trimestre, à 26.700 unités, a annoncé mardi le ministère de l’Ecologie. Cette baisse, qui a affecté 18 des 22 régions de la France métropolitaine, est vertigineuse dans le Limousin (-64,8%), la Lorraine (-68,4%) et l’Auvergne (-67,9%).

“Ces chiffres sont à comparer à un premier trimestre 2007 particulièrement bon, mais il est vrai que le ralentissement s’accélère fortement”, a commenté auprès de l’AFP Jean-François Gabilla, président de la Fédération des promoteurs constructeurs (FPC).

“Cette baisse des ventes est notamment liée à un retrait marqué des investisseurs en logement locatif”, a-t-il estimé.

Pourtant, les promoteurs immobiliers sont restés prudents, réduisant le nombre de mises en vente au premier trimestre, de 19,3% par rapport au quatrième trimestre 2007.

“Nous avions anticipé ce ralentissement et nos agents n’ont pas souhaité proposer une offre commerciale trop importante”, a expliqué M. Gabilla.

Selon lui, le délai d’écoulement d’un logement reste “raisonnable”. Il est tout de même passé de neuf mois fin 2007 à 11 mois pour le collectif et 12 pour l’individuel, a-t-il précisé.

Même morosité du côté des mises en chantier, qui ont baissé entre février et avril de 18,8%, à 80.084 unités, selon le ministère. En un an, la Haute-Normandie a même reculé de près de 30%, la Bourgogne de plus de 20% et le Limousin de 14%.

Quant aux permis de construire, ils ont reculé, au niveau national, de 16,3% sur trois mois, à 115.507 unités. Toutes les régions sont affectées, sauf Rhône-Alpes où ils progressent de 6,7%.

“Le marché du logement s’affaisse”, estime Alexandre Mirlicourtois, directeur des études économiques au cabinet Xerfi, dans une note.

“Le neuf est sur la mauvaise pente, l’ancien aussi. L’économie française a perdu l’un de ses plus fidèles soutiens, notamment en matière de création d’emplois”, a-t-il jugé.

De son côté, la Fédération française du bâtiment (FFB) s’inquiète d’éventuelles répercussions sur la profession. “Si la tendance négative se confirme, les petites entreprises du secteur seront touchées les premières, mais pour l’instant nos carnets de commandes sont encore assez fournis”, a expliqué son vice-président Didier Ridoret.

Le secteur immobilier souffre pour plusieurs raisons. Il est de plus en plus difficile pour les ménages d’obtenir un crédit à des taux satisfaisants depuis la crise financière. En outre, la hausse des prix de vente s’est poursuivie en 2007, ce qui a refroidi les investisseurs, qui représentaient la moitié des ventes cette année là selon la FPC.

Pour 2008, de plus en plus de professionnels anticipent un ralentissement de la hausse des prix, voire une baisse. Près des deux tiers des notaires constatent ainsi un recul tant du prix des logements que des terrains, selon une étude publiée la semaine dernière.

En dépit de cette baisse des prix, une reprise des ventes risque de se faire attendre. Les stocks de logements neufs (construits, en construction ou en projet) ont atteint des niveaux historiques. Au 31 mars, le stock de logements neufs est de 105.600, un record a souligné le ministère.

Pour M. Mirlicourtois, si la tendance se confirme, “moins de 100.000 ventes devraient être conclues cette année, contre 127.429 en 2007”.

 27/05/2008 16:23:23 – Â© 2008 AFP