[27/05/2008 15:11:33] PARIS (AFP) Etudiants en Indonésie, chauffeurs routiers à Madrid et à Londres, ambulanciers à Caen (France) et pêcheurs en France et Espagne: grèves et manifestations s’amplifient dans le monde contre la flambée des cours du pétrole. En Indonésie, au moins deux manifestants ont été arrêtés mardi alors qu’une trentaine d’entre eux jetaient des pierres sur la police, au cours d’une manifestation à l’Université de Makassar, dans la province de Sulawesi du Sud. Les manifestations se multiplient dans l’archipel depuis que le gouvernement a annoncé vendredi une réduction drastique des subventions en faveur de l’essence, ce qui devrait entraîner une hausse de près de 30% du prix des carburants. Les prix du pétrole brut ont été multipliés par six en six ans, passant de 20 dollars début 2002 à New York, à un plus haut de 135 dollars jeudi dernier. A Londres, des centaines de poids lourds convergeaient mardi vers le centre-ville en klaxonnant pour réclamer une baisse des taxes sur le carburant. Les patrons du transport routier espagnol étaient au même moment reçus par leur ministère de tutelle à Madrid, alors qu’une organisation minoritaire a menacé d’appeller à une grève le 8 juin si ses revendications n’étaient pas satisfaites. L’organisation majoritaire, la CETM, représentant environ 60% du secteur du transport routier, ne s’est cependant pas jointe à l’appel pour ne pas compromettre l’engagement de négociations avec le gouvernement. A Caen, en Normandie (nord-ouest de la France), ce sont des ambulanciers qui exprimaient leur mécontentement en procédant à une opération escargot sur le périphérique. “En 10 ans, nos tarifs ont augmenté de 6% alors que le carburant a augmenté de 40% en trois ans”, a déclaré Hervé Lacroix, ambulancier à Cherbourg (Manche), à la tête de la manifestation. Le mouvement va “se durcir au fur et à mesure de la journée”, a-t-il averti. Par ailleurs, le mouvement des pêcheurs, entamé il y a deux semaines en France, se poursuivait dans l’Hexagone. Il commençait même à prendre de l’ampleur en Espagne, les grévistes tentant de rallier les marins d’autres pays pour exiger un prix réduit du gazole en Europe. L’annonce la semaine dernière par le gouvernement français d’aides d’urgence pour compenser la hausse du prix du gazole n’a pas calmé la colère. A Fos-sur-Mer, près de Marseille (sud-est), la police anti-émeute a fait évacuer les barrages dans le calme en fin de matinée, après quelques heures de blocage. En Espagne, un mouvement de grève entamé lundi dans trois ports catalans –Barcelone, Rozas, Port de la Selva (nord-est)–, s’est étendu mardi à un autre port de la région, Vilanova. Les pêcheurs du port andalou (sud) de El Puerto de Santa Maria, dans la baie de Cadix, ont également cessé le travail. La confédération patronale nationale Cepesca, qui regroupe 1.400 entreprises de pêches représentant 1.600 bateaux et 20.000 marins appelle à une “grève illimitée” à partir de vendredi. Une manifestation nationale est prévue ce jour-là à Madrid. Une réunion de l’organisation Medisamak, qui rassemble des fédérations de pêcheurs méditerranéens, est prévue mardi soir à Bruxelles pour préparer une action de protestation devant la Commission européenne. Cette dernière a critiqué l’idée du président français Nicolas Sarkozy de plafonner le prélèvement de la Taxe à la Valeur Ajoutée (TVA) sur le prix du pétrole pour limiter les effets de la flambée du brut. Cela enverrait selon elle “un mauvais signal” aux pays producteurs de pétrole. |
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