[28/05/2008 08:02:05] WASHINGTON (AFP) Les transports en commun aux Etats-Unis, encore sous-utilisés dans un pays où la voiture est reine et où près d’un Américain sur huit se rend au travail au volant, sont soudainement pris d’assaut depuis la flambée des prix de l’essence. Dans toutes les agglomérations américaines, métros, trains et services de bus connaissent de spectaculaires hausses de trafic alors que le prix de l’essence est passé de 3 dollars le gallon (3,78 litres) en janvier à près de 4 dollars fin mai. Jusqu’ici, même si la fréquentation des transports en commun a augmenté de 30% sur une douzaine d’années, une très vaste majorité d’Américains (76%) conduisent seuls à bord de leur voiture pour se rendre à leur travail tandis que 11% font du co-voiturage et que 5% prennent le métro ou le train, selon les données du Bureau du recensement. Mais depuis le début de l’année, les services de transports en commun font face à une augmentation à deux chiffres de leur trafic. C’est le cas à Seattle (Washington), Dallas (Texas), San Francisco. A New York, le métro centenaire, déjà saturé avec ses 5 millions de voyageurs quotidien, connaît une hausse de trafic de plus de 5% depuis janvier. A Los Angeles, les habitants redécouvrent leur métro qui accueille 14% de voyageurs supplémentaires depuis trois mois, selon les chiffres du métro municipal. Dans la région de Washington, le métro, conçu il y a 32 ans, a transporté jusqu’à plus de 800.000 passagers quotidiens ces derniers mois malgré une forte hausse des tarifs, un chiffre de fréquentation rare, atteint ces dernières années seulement lors de grandes manifestations ou événements sportifs. La direction du métro de la capitale a même indiqué qu’elle préparait un plan d’urgence pour faire face à une prise d’assaut de ses rames au cas où le prix de l’essence atteindrait 5 dollars le gallon. “Si l’essence atteint 5 dollars, ou même 6, comment cela va-t-il affecter notre capacité de transport ? Il y aura un moment où nous verrons une vague massive de voyageurs abandonner la voiture pour prendre les transports à cause du coût”, a prévenu le patron du métro de Washington John Catoe, devant son conseil d’administration la semaine dernière. Quelques idées directives ont été proposées en attendant les investissements massifs nécessaires. “On pourrait exiger des fonctionnaires qu’ils travaillent selon un emploi du temps plus flexible”, pour utiliser les transports aux heures creuses, a proposé M. Catoe, demandant aussi la construction de voies réservées aux bus. Une large majorité d’Américains (70%) s’attendent à ce que le prix du gallon d’essence passe la barre des 5 dollars d’ici la fin de l’été et la plupart affirment déjà réduire leurs trajets en voiture par économie, selon un sondage du Washington Times. Selon les chiffres du ministère des Transports, en mars, pour la première fois depuis trente ans, les Américains ont moins roulé: 11 milliards de miles (1,6 km = 1 mile) en moins soit un recul de 4,3%. Les compagnies de transport public vantent désormais les économies d’énergie qu’elles représentent, comme à New York où la Metropolitan Transportation Authority fait des campagnes publicitaires sur ses titres de transports complimentant le passager pour avoir réduit son empreinte écologique en prenant le métro. Selon l’American Public Transportation Association, l’utilisation des transports en commun revient à réduire de 37 millions de tonnes métriques par an les émissions de gaz à effet de serre aux Etats-Unis, soit l’équivalent de l’électricité consommée par 4,9 millions de foyers. |
||
|