Sarkozy persiste et signe pour plafonner la TVA sur les produits pétroliers

 
 
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à Varsovie, le 28 mai 2008 (Photo : Janek Skarzynski)

[28/05/2008 13:50:09] VARSOVIE (AFP) Le président de la République Nicolas Sarkozy a dit mercredi à Varsovie qu’il “persiste et signe” sur sa proposition de plafonner le prélèvement de la TVA sur les produits pétroliers afin de limiter les effets de la flambée des cours du brut, accueillie fraîchement à Bruxelles.

“C’est une proposition et j’entends qu’elle soit étudiée avant que d’être rejetée (…) voilà ce que j’ai dit, je persiste et je signe”, a déclaré M. Sarkozy au cours d’une conférence de presse conjointe avec son homologue polonais Lech Kaczynski.

“Est-ce qu’on doit appliquer la même fiscalité proportionnelle aux prix avec un baril qui a triplé, qui a doublé en un an, qui a triplé en trois ans, c’est quand même une question qu’il n’est pas absurde de poser!”, s’est exclamé le président de la République en réponse à la question d’un journaliste.

“Ce faisant, je ne propose pas un nouveau taux de TVA, mais simplement la non application à partir d’un certain niveau. J’ajoute que ça ne dégrade pas le déficit puisqu’il s’agit de recettes d’opportunité puisqu’elles sont dues à l’augmentation du baril”, a-t-il poursuivi.

“Enfin, ça nous permettrait de dire à l’ensemble des citoyens européens: certes, le pétrole continue à augmenter pour des raisons qui tiennent principalement au déséquilibre entre l’offre et la demande et aussi à la spéculation, dans une moindre mesure, mais pas à cause de la fiscalité”, a également estimé Nicolas Sarkozy.

“Vous aurez noté que dès que quelqu’un propose une idée en Europe, c’est le scepticisme qui d’abord l’emporte”, a-t-il enfin relevé. “Je m’en souviens très bien lorsque j’ai proposé le traité simplifié et finalement on l’a adopté”, a souligné le président de la République.

S’exprimant mardi sur RTL, Nicolas Sarkozy avait suggéré aux pays de l’Union européenne de plafonner le prélèvement de la TVA sur les produits pétroliers, afin de limiter les effets de la hausse des cours du brut.

La Commission européenne avait estimé quelques heures plus tard que l’idée de Nicolas Sarkozy enverrait “un mauvais signal” aux pays producteurs de pétrole.

“A d’autres occasions où les prix pétroliers étaient en question, la Commission avait dit que modifier la fiscalité sur les carburants pour combattre la hausse des prix du pétrole serait un très mauvais signal pour les produits producteurs de pétrole”, avait rappelé le porte-parole de la Commission pour les questions d’énergie.

Cela voudrait dire que ces pays “peuvent augmenter les prix du pétrole”, puisqu’au final, ce seront les taxes des pays consommateurs qui seront ajustées, “et ça ce serait un très mauvais message à passer”, a ajouté le porte-parole, Ferran Tarradellas.

 28/05/2008 13:50:09 – Â© 2008 AFP