[28/05/2008 15:24:09] WASHINGTON (AFP) Les commandes de biens durables ont moins reculé que prévu en avril aux Etats-Unis, rassurant analystes et marchés sur les risques de récession de la première économie mondiale. Les commandes de biens durables (d’une durée de vie de trois ans au moins) ont baissé de 0,5% par rapport à mars, après un recul de 0,3% le mois précédent, a indiqué mercredi le département du Commerce. C’est une bonne surprise pour les analystes qui tablaient sur un déclin de 1,5%. Dans la foulée, la bourse de New York a ouvert en hausse et le dollar est remonté par rapport à l’euro. “Même si le chiffre principal est en baisse, le rapport n’est pas mauvais”, a expliqué Nigel Gault du cabinet Global Insight. “La baisse s’explique par une chute des commandes d’avions, qui varient beaucoup d’un mois sur l’autre, et d’automobiles”, ce qui reflète notamment la grève chez un sous-traitant de General Motors, a-t-il ajouté. Hors transports, les commandes ont progressé de 2,5%, soit la hausse la plus forte depuis juillet 2007. L’un des signes les plus réconfortants pour les analystes est le bond de 4,2% des commandes de biens d’équipement hors défense et hors aviation, qui donnent une bonne mesure de la volonté d’investissement des entreprises. C’est la hausse la plus forte depuis décembre. “Cela suggère que l’investissement des entreprises va être plus robuste que prévu au deuxième trimestre et au-delà”, affirme Stephen Gallagher de la Société Générale. “On ne peut toujours pas exclure la possibilité d’une croissance négative au deuxième trimestre, mais la balance penche légèrement vers le positif”, a-t-il ajouté. Et si l’économie américaine échappe à la récession, cela devrait selon lui conforter la banque centrale dans son projet de maintenir inchangé son taux directeur à 2%. Les économistes soulignent aussi la bonne performance d’une série de secteurs, allant des équipements électriques (hausse record de 27,8%) aux machines outils (+4,2%). “La véritable faiblesse est du côté des consommateurs, pas de l’investissement des entreprises”, a affirmé Daniel Meckstroth, chef économiste de l’Alliance des industriels MAPI. Les consommateurs doivent en effet faire face à une grave crise de l’immobilier et à une flambée des prix de l’essence qui a fait plonger le moral des ménages au plus bas en 16 ans. Les responsables politiques espèrent que les chèques de remises d’impôts du plan de relance permettront de doper la consommation, mais beaucoup d’économistes redoutent que le gros de l’argent ne finisse dans les pompes à essence. Selon le Conseil international des centres commerciaux (ICSC), les ventes des chaînes de magasins sont restées atones la semaine dernière, échouant à croître pour la quatrième semaine consécutive. “Les consommateurs restent prudents dans leurs dépenses superflues du fait des prix record de l’essence”, a expliqué le chef économiste de l’ICSC, Michael Niemira, selon qui cette flambée des prix ampute les ventes “de près d’un point actuellement”. Le pétrole cher pèse aussi sur les entreprises. Mercredi, le groupe chimique Dow Chemical a annoncé qu’il allait relever ses prix jusqu’à 20%, pour prendre en compte l’envolée des coûts de l’énergie. Mais les entreprises bénéficient de plusieurs facteurs positifs, notent les analystes. M. Gault souligne ainsi la vigueur de la demande mondiale, qui va continuer à faire tourner les usines américaines. Ensuite “le dollar a perdu de la valeur, ce qui augmente la compétitivité des produits américains à l’étranger”, estime M. Meckstroth. “La hausse des exportations amortit le ralentissement industriel”, assure-t-il. |
||
|