Déficits : Lagarde critique “l’exercice de haute voltige” de la Commission

 
 
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à Paris (Photo : Patrick Hertzog)

[28/05/2008 19:15:59] PARIS (AFP) La ministre de l’Economie, Christine Lagarde, a critiqué mercredi “l’exercice de haute voltige” de la Commission européenne, qui a adressé une “recommandation politique” à la France pour la presser de réduire son déficit qu’elle prévoit à 3% en 2009.

Comme le Premier ministre, François Fillon, avant elle, Mme Lagarde a qualifié cette recommandation “d’outil d’encouragement”. “Ce qui est important, c’est qu’on avance sur ce chemin de réforme et qu’on maîtrise les finances publiques”, a-t-elle ajouté lors d’un point de presse.

M. Fillon avait estimé que la recommandation de la Commission était “un encouragement à poursuivre les réformes structurelles” et non “un rappel à l’ordre”.

Interrogée par Europe 1 sur le non franchissement du seuil des 3%, Mme Lagarde a affirmé: “Il n’est pas question qu’on n’y arrive pas”.

“Alors que le budget 2009 n’est pas encore publié, c’est quand même un exercice de haute voltige de dire qu’on sera à 3% du PIB de déficit en 2009”, a dit Mme Lagarde.

La Commission prévoit un déficit français à 2,9% du PIB en 2008 puis 3% en 2009, alors que la France est plus optimiste et table sur 2,5% en 2008 et 2% en 2009. Des divergences dues principalement à des différences de pronostic pour la croissance.

Mme Lagarde a souligné que la Commission prévoyait pour 2007 1,9% de croissance, alors que la France a fait 2,2%.

“Attention, car les chiffres sur lesquels sont basés cette recommandation ne sont pas exactement les chiffres réels de l’économie française”, a-t-elle précisé à Europe 1.

“Ce que je leur donne comme certitude (à la Commission) ce sont les chiffres de l’Insee sur la croissance française en 2007: 2,2%”, a ajouté la ministre.

Le gouvernement français table sur une croissance de 1,7% à 2% en 2008 et de 1,75% à 2,25% en 2009, tandis que Bruxelles anticipe seulement 1,6% en 2008 et 1,4% en 2009.

Elle a aussi jugé que la Commission faisait “deux hypothèses étranges”. D’abord que “la France ne tiendra pas ses engagements de progression en zéro volume pour les dépenses de l’Etat alors qu’on l’a toujours fait depuis cinq ans”.

La Commission considère également “que les dividendes que l’Etat touchera des entreprises où il est présent dans le capital seront inférieurs à ce que nous avons prévu, alors qu’elles ont été florissantes en 2007”, a-t-elle dit.

 28/05/2008 19:15:59 – Â© 2008 AFP