[28/05/2008 17:13:53] PARIS (AFP) Le président de la Société Générale (SG), Daniel Bouton, a défendu mercredi la politique de sa banque pour lutter contre le blanchiment, devant le tribunal correctionnel de Paris où il comparaît pour blanchiment aggravé dans le cadre de l’affaire du “Sentier II”. M. Bouton, trois cadres ou anciens cadres de la Société Générale ainsi que la banque en tant que personne morale sont accusés d’avoir apporté leur concours à du blanchiment de fonds d’origine frauduleuse à la fin des années 1990. La justice se penche particulièrement sur le fonctionnement de huit comptes de la SG à travers lesquels auraient circulé entre 1998 et 2001 un total de 210 millions de francs (32 MEUR) d’origine frauduleuse, selon l’accusation. Ces comptes étaient détenus par des associations ou entreprises dont les dirigeants sont accusés de trafics de chèques entre la France et Israël, détournements de fonds ou abus de biens sociaux. M. Bouton a insisté sur l’existence au sein de la SG d’une “cellule spécialisée, indépendante” chargée de la lutte contre le blanchiment et notamment de travailler avec Tracfin, la cellule anti-blanchiment du ministère de l’Economie. “Le mot très important, c’est indépendant par rapport à l’organisation commerciale” de la banque, a-t-il fait valoir.
“Le chargé de compte peut détecter quelque chose d’anormal dans le fonctionnement d’un compte. Mais la transmission à Tracfin doit être décidée par quelqu’un d’indépendant”, a-t-il ajouté, parlant de la “meilleure coopération possible entre les banques et Tracfin”. D’une manière générale, Daniel Bouton a expliqué que “de très grosses organisations comme la Société Générale risquent l’engorgement par l’excès d’informations qui peuvent être transmises au niveau supérieur”. Jugé pour blanchiment aggravé, il encourt dix ans d’emprisonnement et 750.000 euros d’amende. |
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