[29/05/2008 12:29:42] BERLIN (AFP) Le lait va commencer à manquer d’ici au week-end dans les supermarchés allemands, a estimé jeudi le président de la fédération BDM des producteurs laitiers qui ont engagé une grève des livraisons pour protester contre des prix jugés trop bas. Le mouvement de grogne, qui a démarré mardi en Allemagne, s’est depuis étendu en Europe, notamment à l’Autriche, aux Pays-Bas, à la Belgique et à la Suisse. “Nous estimons qu’aujourd’hui (jeudi), ou au plus tard demain (vendredi), les rayons (des magasins) vont se vider à travers le pays”, a affirmé à la radio Bayerischer Rundfunk Romuald Schaber, dont la fédération représente 45% de la production nationale. Selon le syndicat, le mouvement a été suivi mercredi par 95% des 32.000 adhérents. En Bavière notamment, des laiteries industrielles ont reconnu vendredi être confrontées à de fortes réductions dans les livraisons de lait frais. L’usine de production d’Emmental de Fürth, appartenant à la société Bayerland, qui prend habituellement livraison de 250.000 litres de lait par jour, n’en a reçu que la moitié et a dû fermer son unité de production de lait frais, selon son directeur Stefan Bohle. La production de fromage n’est toutefois pas touchée.
L’usine de la société Alpenhain, à Pfaffingen, également en Bavière, n’a reçu que 25 à 30% des 250.000 litres normalement achetés à ses producteurs attitrés, selon son directeur Christian Hain qui a toutefois affirmé avoir pu trouver à s’approvisionner auprès d’autres producteurs, ajoutant qu’il pourrait éventuellement également le faire à l’étranger. Selon M. Schaber, les menaces des laiteries de s’approvisionner à l’étranger relèvent “de la pure imagination”, les livraisons étant pour l’essentiel fixées à long terme. Manfred Esser, responsable des achats au sein de directoire de Rewe, numéro deux allemand de la distribution alimentaire, avait tenté mercredi de rassurer les consommateurs en affirmant que “pour le moment, ce n’est pas la peine de constituer des stocks, nous n’allons pas faire face à des rayons vides”. Les producteurs, notamment les plus petits, s’affirment étranglés par l’augmentation des coûts de production, engendrée par la hausse de l’énergie et du fourrage, alors que les laiteries et les grandes surfaces de distribution refusent d’augmenter leurs prix d’achat. La Fédération allemande réclame que les producteurs soient payés 43 centimes par litre, contre les 28 à 34 centimes d’usage en ce moment. Elle argue que les coûts de production ont grimpé de 7 centimes par litre, et que cette hausse ne s’est pas reflétée dans les prix pratiqués par les laiteries. Quelque 100.000 élevages en Allemagne produisent 28 millions de tonnes de lait par an. |
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