Pas de déséquilibre franco-allemand au sein d’Airbus selon Louis Gallois

 
 
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ésident exécutif d’EADS, Louis Gallois, le 29 mai 2008 à Toulouse (Photo : Lionel Bonaventure)

[29/05/2008 19:35:12] TOULOUSE (AFP) Le président exécutif d’EADS, Louis Gallois, a tenté jeudi à Toulouse de désamorcer les tensions franco-allemandes autour d’Airbus en affirmant qu’il n’y avait “pas de déséquilibre” entre les deux pays et a annoncé la création de “deux outils” pour aider la filière aéronautique.

“Je n’ai pas vu et ne vois pas de déséquilibre”, a déclaré à la presse M. Gallois. “J’en ai par dessus la tête de ces procès sans fondement, continuellement sur le même ressort: +les Allemands nous piquent tout et ne sont pas capables+”, a-t-il affirmé.

“Cela ne peut pas durer si on veut un Airbus fort. Sur l’A350 (futur long-courrier destiné à concurrencer le Boeing 787), le partage a été équitable, je ne vois pas de déséquilibre”, a développé le président d’EADS, maison mère d’Airbus.

Lundi, Le Parisien avait révélé que la CCI de Toulouse avait adressé une note confidentielle à la ministre de l’économie Christine Lagarde. Elle accusait les négociateurs d’EADS d’avoir fait avorter les discussions avec Latécoère sur la reprise de deux usines d’Airbus à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) et Méaulte (Somme), pour protéger la nouvelle filiale allemande d’Airbus.

M. Gallois est venu à Toulouse pour rencontrer des cadres d’Airbus et faire le point sur le programme de l’A380. Il a ensuite tenu à rassurer les élus locaux et des représentants de la Chambre de commerce et d’industrie de Toulouse, de l’UIMM, du Medef et de la CGPME.

Les élus socialistes de Midi-Pyrénées se sont dit “inquiets” et “angoissés” pour l’avenir de la filière aéronautique française, du déséquilibre entre la France et l’Allemagne au sein d’Airbus, des rumeurs de tensions à Toulouse entre salariés des deux pays et de la fragilité du principal sous-traitant d’Airbus, l’équipementier aéronautique Latécoère.

Répondant à ces inquiétudes, M. Gallois a déclaré qu’il souhaitait “conserver Latécoère comme un grand fournisseur d’Airbus” et que “les sites français de Méaulte et Saint-Nazaire vont continuer à alimenter la filière de l’A350”, qui sera “au rendez-vous” en 2013 pour les premières livraisons.

Pour les petites entreprises spécialisées de la filière aéronautique, le président d’EADS a annoncé “deux outils”: la création d’un fonds d’investissement et la mise en place d’un groupe de travail pour accompagner et soutenir les PME du secteur.

“Airbus va apporter 30 millions d’euros”, sur un total de 100 millions d’euros, à ce fonds d’investissement pour “la réorganisation et le renforcement” de la filière aéronautique française, a indiqué M. Gallois.

Le groupe de travail, qui sera constitué entre Airbus et les instances industrielles, sera animé côté Airbus par Fabrice Brégier, président d’Airbus France, et côté patronal par des représentants qui n’ont pas encore été désignés, a précisé M. Gallois. “Il va falloir que cette chaîne s’organise (…) puisqu’il s’agit de conserver une filière aéronautique forte en France”, a-t-il dit.

“Chaque entreprise doit regarder si elle peut s’associer avec d’autres pour se renforcer, si certaines charges peuvent être placées sur certains pays à bas coûts. D’autres industriels le font, il faut qu’Airbus le fasse”, a insisté M. Gallois.

“Je vais discuter avec des PME françaises pour savoir comment elles peuvent se renforcer” et non pas délocaliser, a-t-il souligné, tout en confirmant qu’un certain nombre de productions devraient être externalisées.

 29/05/2008 19:35:12 – Â© 2008 AFP