USA : la croissance révisée en hausse à 0,9%, la récession s’éloigne

 
 
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éricain est déployé sur la façade de la Bourse de New York, le 23 avril 2007 (Photo : Stan Honda)

[29/05/2008 15:58:34] WASHINGTON (AFP) La croissance américaine a été révisée en hausse à 0,9% au premier trimestre (en rythme annuel), au lieu de 0,6% annoncé précédemment, a indiqué jeudi le département du Commerce, ce qui devrait renforcer l’espoir que les Etats-Unis échapperont pour l’instant à la récession.

C’est une révision conforme aux attentes des analystes. Au trimestre précédent, le Produit intérieur brut (PIB) avait progressé de 0,6% seulement.

La croissance du premier trimestre est ainsi la plus forte enregistrée depuis le troisième trimestre 2007.

Les marchés ont réagi avec prudence: vers 12H40 GMT, le contrat à terme sur le Dow Jones cédait 0,15%, à 12.575 points.

Ces chiffres étaient très attendus par les analystes qui se sont remis à espérer, au vu d’une série de bons indicateurs, que l’économie américaine échappera contre toute prédiction à la récession en ce début d’année 2008.

La Réserve fédérale a drastiquement abaissé ses prévisions de croissance la semaine dernière et ne table plus que sur une progression du Produit intérieur brut comprise entre 0,3% et 1,2% cette année, du fait de la hausse des prix de l’énergie, de la crise de l’immobilier et de la raréfaction du crédit.

Ces projections laissent toutefois la croissance dans le vert, ce qui devrait inciter la banque centrale à laisser inchangé son taux directeur à 2%, d’autant que par ailleurs l’inflation est une menace de plus en plus pressante.

La révision de la croissance au premier trimestre s’explique notamment par des investissements plus robustes que prévu dans les entreprises, un signe de relative confiance dans l’avenir, et par une balance commerciale meilleure qu’attendu à l’heure du dollar faible.

Les échanges commerciaux ont d’ailleurs été le principal moteur de la croissance, lui apportant l’équivalent de 0,80 point de PIB, du fait d’une hausse de 2,8% des exportations (au lieu de +5,5%) couplée à une baisse de 2,6% des importations (au lieu de +2,5%).

La consommation des ménages est restée morose, progressant de 1% seulement (chiffre non révisé) ce qui est la performance la plus mauvaise depuis la précédente récession, en 2001. Cela s’explique notamment par une chute de 6,2% des achats de biens durables et une baisse de 0,3% d’achats d’autres biens.

Les responsables politiques comptent beaucoup sur les chèques de remise d’impôt pour relancer la consommation à partir du deuxième trimestre, mais certains économistes avertissent que le gros de l’argent risque de servir à rembourser les dettes et à absorber la hausse des prix de l’essence.

D’autres redoutent aussi que cette perfusion injectée jusqu’à l’été ne fasse en fait que retarder le moment inéluctable de la récession.

Sans surprise à l’heure de la crise de l’immobilier, l’investissement résidentiel a plongé de 25,5% (au lieu de 26,7%) ce qui reste la baisse la plus forte depuis 1981.

Les entreprises ont fait un peu mieux que prévu, leurs investissements en infrastructures progressant de 1,1% au lieu de la baisse de 6,2% annoncée initialement. Mais l’investissement en matériel a baissé de 0,9%.

Elles ont par ailleurs beaucoup moins reconstitué leurs stocks que prévu, ce qui a dopé la croissance de 0,21 point seulement (au lieu de 0,81 point).

La demande finale (qui mesure le PIB moins les stocks) a ainsi progressé de 0,7%, alors que le ministère avait initialement fait état d’une baisse de 0,2%.

Du côté de l’inflation, l’indice des prix lié aux dépenses de consommation (PCE) est resté inchangé à 3,5%, et hors alimentation et énergie il a été révisé en légère baisse à 2,1% au lieu de 2,2%.

La Fed privilégie traditionnellement l’inflation de base qu’elle cherche à maintenir en dessous de 2%, mais elle accorde de plus en plus d’importance à l’inflation générale du fait de la flambée des coûts énergétiques et alimentaires.

 29/05/2008 15:58:34 – Â© 2008 AFP