J’ai eu une idée curieuse aujourd’hui : je me suis aventurée en voiture dans le centre-ville, ce n’est pas encore Le Caire, mais on y arrive quand même ……Il paraît que l’on fait des plans de circulation et de transport, mais que voulez-vous, de commissions en commissions et de signature en signature, et de coup de tampons en coup de tampons, le temps de les mettre en place ils sont dépassés et on est comme Pénélope ou Sisyphe …
Mais ce n’est pas l’objet de mon papier, ce jour j’ai aperçu à l’angle d’une rue un cireur, un vrai cireur ….j’avais oublié que ce métier existait encore. Il prônait avec sa belle moustache grise sur son tabouret ; le porte-pied devant lui et à côté une boîte ou étaient rangées les gentilles boîtes de cirage, des brosses reluisantes et attendait si parmi les quelques piétons qui s’aventuraient sur les trottoirs qui se rétrécissaient à vue d’œil il y avait quelque chaussure qui cherchait se faire reluire.
Et curieusement il avait du monde autour de lui, et ce monde s’adossait sur le poteau de stationnement interdit –sauf pour les voitures garées– et tendait son pied gauche puis son pied droit.
Avec un regard bien pesé, le cireur évaluait l’état de sa chaussure, sa couleur, examinait le talon ou ce qu’il en reste et se mettait consciencieusement à l’ouvrage et il faisait ce travail en 2 temps ;
– d’abord il nettoyait la chaussure et nourrissait le cuir avec un cirage de couleur indéfini et par un coup de gong sur le porte-pied vous intimait de présenter l’autre pied afin de laisser l’autre se reposer ;
– ensuite, il cirait la chaussure avec application et mettait la bonne dose de cirage de couleur adéquate et enfin passait d’une main habile un coup de toile sur la chaussure et adresse un sourire au client et les quelques sous passaient vite et bien d’une main à l’autre.
Pendant ce temps-là, le client est généralement accroché à son portable ……
Ce beau métier semble disparaître mais a muté car si les vrais cireurs sont en voie de disparition, les cireurs de pompe sont légion …
Par Ibtissem