[30/05/2008 06:50:43] PARIS (AFP) La ministre de l’Economie, Christine Lagarde, a saisi comme prévu ses homologues du G8 pour leur demander de discuter des prix élevés du pétrole et d’appeler les pays producteurs à “accroître leur production afin de calmer les tensions sur les marchés”. “La France propose de discuter des prix du pétrole au cours d’une session spécifique du prochain G8 à Osaka, après nos entretiens sur l’état de l’économie mondiale”, écrit Mme Lagarde dans ce courrier en date du 28 mai envoyé à son homologue japonais, Fukushiro Nukaga. A deux semaines du G8 Finances des 13 et 14 juin au Japon, la lettre a aussi été adressée à ses homologues allemand, britannique, américain, italien, canadien et russe. “Je suggère que le programme de notre prochaine réunion soit amendé pour discuter de l’impact des prix élevés du pétrole sur l’économie mondiale et des mesures que nous pouvons proposer collectivement à la fois pour limiter ses effets préjudiciables à court terme et promouvoir des réformes structurelles afin d’éviter ces effets à l’avenir”, dit la ministre, qui avait annoncé cette initiative mardi matin. Les cours du pétrole ont fini la séance jeudi à New York à 126,62 dollars, après avoir atteint la semaine dernière les 135 dollars.
“La forte tension actuelle sur les marchés pétroliers devrait nous conduire à une action collective et coordonnée afin de retrouver des niveaux de prix plus supportables et aider l’économie mondiale à entrer dans l’ère de l’après-pétrole”, estime Mme Lagarde. “Nous devrions de façon urgente renouveler notre appel aux pays producteurs d’accroître leur niveau de production afin de calmer les tensions sur le marché pétrolier”, ajoute-t-elle. “Nous devrions également renforcer notre dialogue avec ces pays sur la façon de mieux recycler leurs revenus pétroliers afin de diminuer les effets négatifs de la période actuelle sur l’économie globale”. L’Opep, qui représente les principaux pays producteurs, attribue la responsabilité de l’envolée des prix aux spéculateurs, aux troubles géopolitiques et à la faiblesse du dollar. Mme Lagarde souligne que les prix élevés du pétrole “ont alimenté la récente accélération des prix à travers le monde et constituent une menace sérieuse pour la croissance mondiale”. “C’est une préoccupation majeure pour nous mais aussi une source significative d’instabilité économique et politique, dans de nombreux pays pauvres”, ajoute-t-elle. Mme Lagarde suggère aussi cinq pistes pour une “approche plus structurelle”. Elle rappelle l’engagement des pays du G8 en 2006 sur l’amélioration de la sécurité énergétique mondiale et une plus grande efficacité énergétique.
Elle plaide pour une diversification des sources d’énergie des pays consommateurs, au détriment des énergies fossiles, en appelant les pays du G8 à mettre en place des “stratégies nationales” allant en ce sens. Elle évoque notamment la “limitation des subventions” et “la mise en place d’une fiscalité qui reflète l’ensemble des coûts de la consommation de pétrole, y compris environnementaux”. Mme Lagarde se prononce aussi pour un accroissement des investissements dans les capacités de production. Elle plaide enfin pour plus de “transparence” sur les marchés du pétrole, en particulier en ce qui concerne l’état des réserves. “Nous devrions demander au FMI (Fonds monétaire international) de rendre compte du fonctionnement du marché pétrolier”, dit-elle. |
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