La Société Générale remplace le patron de SG CIB, où travaillait M. Kerviel

 
 
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à La Défense (Photo : Martin Bureau)

[30/05/2008 18:48:01] PARIS (AFP) Jean-Pierre Mustier, l’actuel patron de la banque de financement et d’investissement de la Société Générale (SG CIB) où travaillait Jérôme Kerviel, va quitter ses fonctions “au cours du troisième trimestre 2008”, a annoncé vendredi la banque dans un communiqué.

Il sera remplacé à ce poste par Michel Péretié, un responsable de la banque américaine Bear Stearns qui a frôlé la faillite en mars, précise la Société Générale, confirmant une information du journal La Tribune.

Les nouvelles fonctions de Jean-Pierre Mustier au sein du groupe seront précisées ultérieurement, ajoute le communiqué.

Lors de son arrivée à la direction générale à la mi-mai, Frédéric Oudéa avait pourtant renouvelé sa confiance à M. Mustier. Mais beaucoup en interne souhaitaient son départ, le jugeant responsable de l’exposition importante de la banque aux crédits immobiliers à risque (“subprime”). Il était aussi critiqué pour l’insuffisance des contrôles internes qui auraient permis à Jérôme Kerviel de prendre des positions massives.

Michel Péretié a fait l’essentiel de sa carrière chez Paribas, où il est entré en 1980. Après la fusion de la banque d’affaires avec la BNP, il rejoint Bear Stearns en 2000 dont il devient directeur général pour l’Europe et l’Asie en 2006. Il siégeait au conseil d’administration de Bear Stearns depuis janvier 2007.

Bear Stearns a été sauvée in extremis de la faillite en mars par l’intervention conjointe de JP Morgan et de la Réserve fédérale de New York. JPMorgan, qui l’a rachetée pour 1 milliard de dollars, ne devrait garder que 45% des 14.000 emplois de Bear Stearns.

Le départ de M. Mustier de la direction de SG CIB n’est que la dernière étape d’une vaste réorganisation interne à la suite de l’affaire Kerviel, qui a coûté 4,9 milliards d’euros à la Société Générale. Cet épisode a notamment donné lieu à deux licenciements pour raison disciplinaire, trois licenciements pour insuffisance professionnelle et deux démissions au sein de la banque.

A la mi-mai, Daniel Bouton a cédé la direction générale du groupe à Frédéric Oudéa, tout en conservant la présidence du conseil d’administration.

Un audit interne, publié la semaine dernière, a épinglé les défaillances de la hiérarchie de Jérôme Kerviel et des fonctions de contrôle sacrifiées sur l’autel de la performance.

Le rapport du cabinet PriceWaterhouseCoopers (PWC) mettait notamment en cause les moyens insuffisants alloués aux fonctions de contrôle et de support des traders, ainsi que leur “fragilisation” du fait du manque d’ancienneté des équipes.

“L’importance des traitements manuels et la charge de travail des opérateurs ont dans la pratique rendu inopérants certains contrôles existants”, écrivait PWC.

 30/05/2008 18:48:01 – Â© 2008 AFP