Rassurée sur la consommation, Wall Street attend les chiffres de l’emploi

 
 
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La Bourse de New York, le 1er octobre 2007 (Photo : Emmanuel Dunand)

[31/05/2008 08:03:13] NEW YORK (AFP) Un peu rassurée sur la tenue de la consommation, la Bourse de New York va attendre toute la semaine prochaine les chiffres de l’emploi pour tenter de mesurer la vitalité de l’économie américaine.

“L’emploi, l’emploi, l’emploi: voilà le refrain que vont fredonner les investisseurs”, déclare Rich Peterson, analyste chez Thomson Financial, en référence aux chiffres du marché du travail du mois de mai, qui doivent être publiés vendredi.

Le marché du travail, l’un des piliers de la conjoncture américaine pour ses conséquences sur la consommation, a détruit des emplois sur les cinq derniers mois, reflétant la dégradation de la conjoncture économique.

Une réduction importante des emplois en raviverait la possibilité d’une baisse supplémentaire des taux d’intérêt par la banque centrale pour relancer l’économie, estiment certains analystes, en dépit de la multiplication des commentaires de dirigeants de la Fed semblant exclure cette hypothèse.

Une nouvelle baisse des taux contribuerait à affaiblir davantage le dollar et entraînerait une envolée continue des prix des matières premières, notamment de l’or et du pétrole, devenues un refuge contre l’inflation.

Cette hausse des prix n’épargnerait pas la consommation, qui contribue à plus de deux-tiers dans l’activité économique américaine, puisque les ménages seraient contraints de réduire leurs dépenses aux seuls biens de première nécessité, dit Lindsey Piegza du cabinet FTN Financial.

“Les bénéfices des entreprises vont également en souffrir, ce qui peut devenir critique alors qu’on approche de la fin du second semestre”, ajoute l’analyste.

Pour Alec Young de l’agence de notation Standard & Poor’s, le seuil psychologique se situe autour des 100.000 emplois supprimés: “si l’économie perd moins de 100.000 emplois, l’impact sera moins négatif sur Wall Street que si elle en perd plus de 100.000, car les investisseurs sont anxieux”.

Mercredi, le rapport du cabinet privé ADP sur l’emploi donnera une piste aux investisseurs, qui continueront également de suivre l’évolution du prix du baril de pétrole, en raison du spectre d’une accélération de l’inflation.

“Les consommateurs font face à des casse-tête multiples: durcissement des conditions d’octroi de crédits et prix élevés de l’alimentation et de l’énergie… Une contraction sévère de l’emploi serait le coup de grâce”, remarque Lindsey Piegza.

Seront également publiés la semaine prochaine, les chiffres de mai des indices ISM mesurant l’activité industrielle (lundi) et des services (mardi) ou encore les données sur la productivité (mercredi).

Sur la semaine écoulée, la première place financière du monde a baigné dans l’optimisme après une révision à la hausse du Produit intérieur brut (PIB) au premier trimestre, un léger mieux dans le secteur immobilier et de nouvelles preuves de la résistance de la consommation.

L’indice vedette Dow Jones Industrial Average a ainsi progressé de 1,27% pour finir à 12.638,32 points vendredi, tandis que l’indice élargi SP 500 a avancé de 1,77% à 1.400,38 points. L’indice Nasdaq, à forte composante technologique, a gagné 3,19% à 2.522,66 points.

Le marché obligataire a fini la semaine en baisse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans, qui évolue en sens contraire du prix des obligations, est monté à 4,046%, contre 3,831% vendredi dernier, et celui à 30 ans à 4,707% contre 4,557%.

Sur le mois de mai, le Nasdaq et le SP 500 ont tiré leur épingle du jeu, en s’appréciant éde respectivement 4,55% et 1,06%. En revanche, le Dow Jones a quelque peu battu en retraite. Il a perdu 1,43%.

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 31/05/2008 08:03:13 – Â© 2008 AFP