Focalisée sur le pétrole, la Bourse de Paris attend une pluie d’indicateurs

 
 
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à Paris (Photo : Jean-Pierre Muller)

[31/05/2008 08:04:59] PARIS (AFP) La Bourse de Paris, essentiellement animée par les fluctuations du baril de brut depuis la fin des publications de sociétés, cherchera la semaine prochaine de nouveaux éléments de soutien dans un agenda macroéconomique chargé.

Sur la semaine écoulée, l’indice CAC 40 a gagné 1,63% pour terminer à 5.014,28 points, ramenant à 10,68% son repli depuis le début de l’année et poursuivant, comme depuis la mi-avril, son mouvement d’oscillation autour des 5.000 points.

“Le pétrole est un facteur qui a joué, parallèlement au rebond du dollar”, a expliqué à l’AFP Jean-Louis Mourier, stratégiste chez Aurel, les marchés actions ayant profité en fin de semaine du repli du baril, qui s’est éloigné de son record historique au-delà des 135 dollars.

Affectant l’ensemble de la cote, les cours des matières premières ont aussi favorisé un mouvement de rotation entre secteurs, les valeurs du transport souffrant du pétrole cher tandis que les technologiques faisaient office de refuge.

Symbole de cette pétro-dépendance, Air France-KLM a rebondi de 6,11% vendredi, finissant en tête de l’indice vedette, après avoir dégringolé de 14,75% la semaine précédente, caractérisée par une cascade de records du prix du baril.

La livraison macroéconomique, bien plus contrastée, a révélé une confiance des ménages en berne des deux côtés de l’Atlantique, mais également une résistance inattendue des commandes de biens durables aux Etats-Unis, grâce à la demande étrangère.

“Ces chiffres sont plutôt contradictoires. Leur interprétation est très difficile, donc on réagit au jour le jour, ce qui prive le marché de tendance claire”, a commenté Makis Agoros, conseiller de gestion chez Meeschart, jugeant que la place parisienne “tourne un peu en rond”.

Seul sujet de convergence, les inquiétudes croissantes sur l’inflation, qui font redouter aux plus pessimistes “une période prolongée de stagflation”, où les banques centrales seraient dépourvues de marge de manoeuvre face au ralentissement de l’activité, expliquent les économistes de Morgan Stanley.

Le discours de la Banque centrale européenne, qui rendra jeudi sa décision de politique monétaire, devrait donc être particulièrement surveillé après les propos tenus récemment par plusieurs de ses membres, qui ont “encore durci le ton” sur les risques de dérapage des prix, rappelle Jean-Louis Mourier.

Pour les stratégistes de Credit Suisse, la BCE “devrait maintenir le statu quo jusqu’à la fin de l’année et peut-être même en 2009”, mais au vu des marchés à terme, de nombreux investisseurs redoutent que l’institut ne relève ses taux au deuxième semestre.

Autres échéances importantes, les indices d’activité dans le secteur en zone euro et aux Etats-Unis, portant sur le secteur manufacturier lundi et celui des services jeudi, et surtout le rapport sur l’emploi américain en mai, dévoilé vendredi après quatre mois consécutifs de destructions de postes.

“Il y a toujours une grosse incertitude sur le scénario qui va se réaliser au niveau conjoncturel, en particulier sur l’effet que le plan Bush aura sur la consommation des ménages. Or les ménages américains sont très sensibles au marché du travail”, relève le stratégiste d’Aurel.

Dernier thème, relancé par les avancées dans le dossier GDF-Suez, “les fusions-acquisitions pourraient fournir de nouvelles idées d’investissement aux marchés, qui souffrent d’un sérieux défaut d’inspiration”, pronostique un vendeur d’action parisien.

Euronext (CAC 40)

 31/05/2008 08:04:59 – Â© 2008 AFP