[31/05/2008 16:05:14] PARIS (AFP) Un quart des sociétés du CAC 40 prévoit de verser des “parachutes dorés”, ces indemnités payées lors du départ des dirigeants, selon une étude réalisée pour “Le Monde” et publiée dans son édition datée de dimanche et lundi. La loi TEPA (loi travail, emploi et pouvoir d’achat) d’août 2007 oblige désormais à plus de transparence sur les montants versés. Elle subordonne également ces indemnités de départ au respect de critères de performance au sein de l’entreprise. Réalisée par le cabinet de conseil Investorsight, l’étude a recensé 51 “parachutes dorés” soumis au vote des actionnaires lors des assemblées générales 2008 de 250 sociétés cotées. Et qu’au sein du CAC 40, un quart des entreprises prévoient de verser de telles indemnités. Elle a aussi relevé que les dix plus gros “parachutes” -en majorité au sein du CAC 40- représentent un montant cumulé de 50 millions d’euros. En tête de liste figurent Gilles Pélisson, directeur général du groupe Accor, ainsi que Patricia Russo, patronne de l’équipementier en télécoms Alcatel-Lucent, avec six millions d’euros chacun. Vendredi, l’assemblée générale d’Alcatel-Lucent a approuvé à une confortable majorité (80,49%) ces indemnités, en dépit des critiques des petits actionnaires, mécontents des piètres résultats de la société et du non-paiement, cette année, d’un dividende.
L’étude salue, avec la loi TEPA, “un premier effort de transparence” mais souligne que si “les actionnaires s’interrogent sur les montants (…) cela ne se traduit pas dans leur vote”. Investorsight relève aussi qu’il existe d’autres façons de dédommager un patron remercié, comme par exemple, les clauses de non-concurrence ou les “retraites chapeau”. A ce propos, les 29 millions d’euros versés à l’ancien PDG de carrefour Daniel Bernard avaient fait scandale en 2005. Cette nouvelle étude vient nourrir une fois de plus la polémique sur la rémunération des patrons. Selon une enquête du magazine l’Expansion, les revenus des dirigeants du CAC 40 ont bondi de 58% en 2007, avec un gain moyen de 4 millions d’euros, grâce notamment aux profits tirés par la levée de leurs stock-options. Le magazine avance le montant record de 161 millions d’euros perçus au total par les 40 dirigeants, un chiffre obtenu en accumulant toutes leurs rémunérations (salaire de base, bonus, gain encaissé sur les stock-options, dividendes perçus et jetons de présence dans les conseils d’administration). Les rémunérations des patrons français restent toutefois bien en-deçà de celles de leurs homologues européens. Les dirigeants des principales entreprises européennes ont ainsi touché en 2007 un total de 1,2 milliard d’euros de salaire, selon un classement publié vendredi par l’hebdomadaire allemand Manager Magazin. Deux patrons de groupes allemands arrivent en tête: le président du directoire de Porsche Wendelin Wiedeking (72,6 millions d’euros) et le Suisse Josef Ackermann, patron de la Deutsche Bank (13,83 millions). Le Français Jean-Pierre Garnier, directeur général du géant pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline, occupe la troisième place (13,81 millions). Aucune entreprise française n’apparaît parmi les dix premiers. |
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