Gazole : les pêcheurs poursuivent leur grève en Espagne, Portugal et Italie GENERAL)

 
 
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êche à quai, le 30 mai 2008 à Aveiro, au Portugal (Photo : Francisco Leong)

[01/06/2008 05:37:18] MADRID (AFP) Les pêcheurs espagnols, portugais et italiens ont poursuivi samedi leur mouvement de “grève illimitée”, commencé vendredi pour protester contre la flambée des prix du gazole, alors que le mouvement en France s’essouflait.

En Espagne, l’appel à la grève lancé par la principale organisation patronale de la pêche, Cepesca, est un “grand succès en terme de participation”, a assuré samedi à l’AFP son secrétaire général, Javier Garat.

Les navires spécialisés dans la pêche en haute mer sont restés à quai ou bien sont revenus au port, tandis que pour la pêche côtière, la poursuite du mouvement pourra être constatée lundi car les petits bateaux n’ont pas l’habitude de sortir en mer en fin de semaine, selon M. Garat.

A Bermeo, au Pays Basque (nord), aucun bateau n’est sorti samedi et le président de la coopérative, Jon Lartitegui, a assuré à l’AFP que la grève se poursuivrait sûrement, alors que la flotte d’une cinquantaine de bateaux de ce port devait entamer la saison de la pêche au thon.

Le mot d’ordre de grève espagnol ne s’accompagne pour l’instant d’aucun blocus, la Cepesca n’appelant qu’à un simple arrêt de travail pour faire pression sur le gouvernement et obtenir des aides pour compenser la hausse des prix du gazole.

Alors qu’une manifestation a réuni vendredi à Madrid, plusieurs milliers de pêcheurs, le gouvernement espagnol a annoncé une initiative commune avec la France, l’Italie et le Portugal pour proposer à Bruxelles la création d’un fonds d’aide aux pêcheurs “les plus touchés par l’escalade” du prix du gazole.

La Cepesca a accueilli positivement l’annonce tout en maintenant ses revendications pour le déblocage de “mesures d’urgence” du type de celles annoncées par Paris pour les pêcheurs français.

Cette organisation, qui regroupe 1.400 grandes et moyennes entreprises de pêche représentant 1.600 bateaux et 20.000 marins, se réunira mardi à Madrid pour décider de la suite à donner au mouvement alors que pour l’heure aucune réunion n’est prévue avec le gouvernement espagnol.

Au Portugal, la quasi totalité des bateaux de pêche sont restés à quai samedi. “Aucun bateau de pêche n’est sorti en mer dans les principaux ports”, a indiqué Antonio Macedo, dirigeant de la Fédération des syndicats du secteur de la pêche.

“Le mouvement va se poursuivre avec une adhésion à 100% pour une durée illimitée”, selon lui.

En Italie, des pêcheurs ont retardé samedi le départ d’une course nautique entre Viareggio (centre-ouest de l’Italie) et Monaco (sud-est de la France), en exposant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire: “le gazole cher étrangle la pêche” ou “400 familles à genoux à cause des prix du gazole”, selon l’agence Ansa.

Le ministre italien de l’Agriculture, Luca Zaia, a promis vendredi des mesures spécifiques qui seront présentées “dans les prochains jours” aux pêcheurs.

“Il s’agira de mesures urgentes pour atténuer l’impact de la crise économique sur les opérateurs”, a-t-il déclaré dans un communiqué.

Plus de 10.000 pêcheurs italiens ont suivi vendredi le mouvement de grève lancé pour protester contre les prix trop élevés du gazole, selon Federcoopesca, principale fédération des pêcheurs italiens.

La Fédération ne prévoit pas que ses membres reprennent la mer avant mardi prochain.

En France, après plus de quinze jours de mobilisation et l’annonce d’aides d’urgence par Paris, le mouvement de protestation s’est essoufflé en fin de semaine. Certains pêcheurs ont toutefois mené samedi après-midi une opération escargot sur les routes, près de Cherbourg (nord ouest), après avoir revoté la grève jusqu’à lundi soir.

 01/06/2008 05:37:18 – Â© 2008 AFP