[01/06/2008 11:37:19] MADRID (AFP) La grogne et mobilisation des pêcheurs et des routiers européens contre la flambée des prix du gazole se poursuivaient dimanche, avec des “grèves illimitées” ou des manifestations prévues dans les jours à venir en Espagne, France, Italie, Portugal et Royaume-Uni. En Espagne, Italie et Portugal, la “grève illimitée” entamée vendredi par les pêcheurs réclamant des aides économiques au niveau national et européen continuait dimanche. Mais une première fissure dans le mouvement est apparue en Espagne avec la décision des pêcheurs de Catalogne (nord-est) de reprendre leur activité lundi alors qu’ils avaient été les premiers à cesser le travail la semaine passée. Le mouvement de “grève illimitée” se poursuivait toutefois dimanche dans ce pays mais de manière plutôt théorique puisque l’activité des pêcheurs est traditionnellement très réduite ce jour-là. La Cepesca qui représente la pêche hauturière et qui regroupe 1.400 grandes et moyennes entreprises du secteur, se réunira mardi pour décider de la suite à donner au mouvement alors que, pour l’heure, aucune réunion n’est prévue avec le gouvernement espagnol. Le mot d’ordre de grève espagnol ne s’accompagne pour l’instant d’aucun blocus ou action violente. En revanche au Portugal, des scènes d’affrontements entre pêcheurs, commerçants et forces de l’ordre ont eu lieu samedi à Matosinhos (nord). Des pêcheurs en grève ont bloqué l’accès de plusieurs entrepôts à des dizaines de commerçants qui venaient s’approvisionner et ont détruit près d’une tonne de poisson. Un policier et un armateur ont été blessés.
Le président portugais Anibal Cavaco Silva a appelé à la modération. “J’espère que le dialogue finira par produire des résultats positifs en accord avec les intérêts supérieurs du pays”, a-t-il déclaré alors que la presque totalité des bateaux de pêche du pays sont à quai depuis vendredi. En Italie, où les pêcheurs croisent également les bras depuis vendredi, une rencontre entre professionnels et ministre de l’Agriculture, Luca Zaia, est prévue pour mardi ou mercredi. En cas d’échec dans les négociations, certains pêcheurs sont favorables à un blocus des ports touristiques, a indiqué Alessandra Fabri, porte-parole de Federcoopesca, principale fédération des pêcheurs italiens. En France, après 15 jours de mobilisations musclées, le monde de la pêche est “plutôt entré dans une phase d’attente”, selon Hubert Carré, directeur du Comité national des Pêches (CNPEM), qui ne prévoit pas d’actions dans l’immédiat au niveau national. “La plupart des comités régionaux ont appelés à la reprise du travail. S’il y a des actions (cette semaine, ndlr), elles se passeront plutôt au niveau de Bruxelles” a-t-il expliqué alors qu’une manifestation de pêcheurs français, italiens, espagnols et portugais est prévue mercredi à Bruxelles. Les routiers et les agriculteurs ont pris le relais en France de la protestation des marins, avec plusieurs opérations escargots prévues lundi par la Fédération nationale des transporteurs routiers (FNTR) tandis que des agriculteurs continuent de bloquer des dépôts de carburants en Bourgogne et Rhône-Alpes. Les routiers espagnols menacent, eux aussi, de se mobiliser dans les jours à venir, avec un préavis de “grève illimitée” lancée par la deuxième organisation patronale du pays, la Fenadismer, pour le 8 juin et un appel identique à compter du 6 juin par un autre groupement de transporteurs. Au Royaume-Uni, après la manifestation la semaine passée de routiers dans le centre de Londres, ce sont les pêcheurs qui prendront le relais cette semaine avec un appel à manifester mardi devant le secrétariat d’Etat à la Pêche dans la capitale britannique. |
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