[01/06/2008 18:11:05] BERLIN (AFP) De premières discussions étaient prévues dimanche soir entre les laiteries et les producteurs de lait allemands, en grève des livraisons depuis mardi pour protester contre les prix trop bas que leur consentent laiteries et grandes surfaces, ont indiqué les deux parties. L’objectif est de poser les jalons d’une issue à la crise, alors que les risques d’une pénurie de lait s’accroissent, ont indiqué la Fédération de l’industrie laitière et la Fédération BDM des producteurs de lait, qui représente 45% de la production nationale. Il y a eu ces derniers jours “une escalade de la situation”, avant tout “dans le nord du pays”, qui commence à gêner toutes les laiteries d’Allemagne, a déclaré Michael Brandl, le gérant de la Fédération de l’industrie laitière. La réunion de dimanche vise à trouver “par quels moyens on pourrait parvenir à une amélioration des prix du lait”, a-t-il dit. Car si la grève des livraisons ne cesse pas, a-t-il ajouté, certains produits vont commencer à manquer d’ici lundi après-midi ou mardi. La Fédération du commerce de détail (HDE) avait affirmé au contraire samedi que la situation dans les supermarchés était “totalement détendue”. Une réunion de crise des ministres allemands de l’Agriculture -fédéral et régionaux- est prévue à Berlin lundi, tandis que la fédération BDM prévoit une série d’actions devant des laiteries.
Les producteurs de lait ont reçu dimanche le soutien du ministre fédéral de l’Agriculture, Horst Seehofer, et celui du président de l’Association des fermiers allemands (DBV), Gerd Sonnleitner, pour qui “il est grand temps que le commerce de détail paie un prix juste aux fermiers”. La Fédération BDM réclame que les producteurs soient payés 43 centimes par litre, contre les 28 à 34 centimes d’usage en ce moment, pour compenser la hausse de 7 centimes des coûts de production liée à celle des prix de l’énergie et du fourrage. “Pour les petits producteurs de lait, il était déjà difficile ces dernières années de parvenir à couvrir les coûts. Mais avec les augmentations de prix récentes, la limite a été atteinte”, a estimé M. Seehofer dans une interview à Welt am Sonntag paru dimanche. Pour lui, les revendications financières des grévistes sont justifiées et “les grands groupes agro-alimentaires ne se comportent pas intelligemment s’ils ne paient pas ce prix”. Car “nous devrions être contents d’avoir une production autonome et de ne pas être dépendants des importations”, a dit le ministre. M. Seehofer a en outre dénoncé l’augmentation des quotas de lait décidée par Bruxelles, “une erreur”, parce qu’elle crée une pression à la baisse sur les prix des producteurs. Le porte-parole des commerçants de détail (HDE), Hubertus Pellengahr, a dénoncé comme une ingérence les propos de M. Seehofer. “La politique doit se maintenir hors des discussions sur les prix”, a-t-il dit. Quelque 95% des 32.000 adhérents de la fédération BDM ont suivi le mouvement de grève, qui s’est étendu à d’autres pays européens. Au total, les membres de BMD assurent une production nationale de 28 millions de tonnes de lait par an. |
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