[03/06/2008 09:51:50] ISTANBUL (AFP) Air France-KLM a avancé ses pions sur le très prometteur marché du fret chinois, en concluant un accord cadre pour créer une coentreprise dans ce domaine avec China Southern, le plus grand transporteur de l’Empire du milieu. L’accord a été signé lundi soir à Istanbul, en marge de l’assemblée générale de l’Association internationale du transport aérien (IATA) par Liu Shao Yong, président du Conseil d’administration de China Southern et par Leo van Wijk, vice-président du groupe Air France-KLM. “Ce projet ambitieux, qui doit encore recevoir les autorisations requises, devrait être concrétisé d’ici la fin de l’année”, a précisé le transporteur franco-néerlandais, dans un communiqué. Il y a un an, Air France-KLM avait annoncé être en “discussions exclusives” avec China Southern pour le lancement d’une telle coentreprise. China Southern est devenue membre en novembre dernier de l’alliance SkyTeam, à laquelle appartiennent également Air France et KLM. “L’accord de lundi leur permet d’avoir un acteur local pour pénétrer le marché chinois du fret qui selon les prévisions devrait exploser ces prochaines années”, a observé Yann Derocles, analyste de Oddo Securities. “Air France-KLM compte avoir 25% de la société commune”, a indiqué à l’AFP Peter Hartman, directeur général de KLM, en marge du sommet de IATA. La loi chinoise ne permet pas au transporteur franco-néerlandais d’en prendre plus. “La coentreprise utilisera les avions de China Southern”, a-t-il dit. “Ce seront entre 5 et 10 long-courriers”, a-t-il ajouté. La base de la nouvelle société serait Guangzhou (anciennement appelée Canton) et Pékin, a précisé un porte-parole de KLM. Ces deux villes sont les plate-formes de correspondance de China Southern, qui assure plus de 600 liaisons domestiques et internationales de et vers 152 destinations en Chine et dans le monde. Grand port de la Chine méridionale, Ghangzhou est un grand centre industriel et commercial. Le porte-parole de KLM n’a pas voulu donner de prévisions sur le chiffre d’affaires de la coentreprise. “Le marché chinois est très important”, expliquait en novembre dernier dans les colonnes du quotidien français La Tribune, Marc Boudier, directeur général adjoint d’Air France Cargo, “le coeur du cargo bat, sinon à Shanghai, dans tous les cas en Chine. Cette compagnie commune nous permettrait de prendre pied sur des axes intra-Asie, très dynamiques, ou transpacifiques, absents de notre réseau”. Car pour s’installer dans “l’atelier du monde”, l’un des grands rivaux européens d’Air France-KLM a fait de même, mais bien plus tôt: l’allemand Lufthansa a ainsi fondé en 2004 une société commune dans le fret avec Shenzhen Airlines. Cette coentreprise est basée à Shenzhen, l’un des grands centres manufacturiers chinois et le quatrième aéroport de ce pays. |
||
|
