[03/06/2008 16:31:15] MADRID (AFP) Les pêcheurs européens en colère contre la flambée des prix du gazole, ne désarmaient pas mardi, avec la poursuite de “grèves illimitées” en Espagne et au Portugal, une manifestation à Londres et des projets d’actions à Bruxelles. En Espagne où la flotte est la plus importante d’Europe, les patrons-pêcheurs ont décidé mardi de poursuivre leur bras de fer avec le gouvernement socialiste qualifié “d’insensible” aux problèmes des pêcheurs. La principale organisation patronale du secteur, Cepesca, a confirmé mardi la poursuite de la “grève illimitée” lancée vendredi et réclamé une “réunion d’urgence” avec le chef du gouvernement José Luis Rodriguez Zapatero. La Cepesca réclame “un plan de survie” pour un secteur avec des “mesures choc” comprenant une exonération temporaire de cotisations à la sécurité sociale, des réductions des taxes portuaires et un mécanisme de stabilisation pour le prix du gazole, tout en se disant prête à une réduction “douloureuse” de la flotte. Javier Garat, secrétaire général de cette organisation qui représente 1.600 bateaux et 20.000 pêcheurs, assure que la grève qui, pour le moment, n’est que partiellement suivie par les petits pêcheurs va s’étendre dans les jours à venir. Les pêcheurs portugais, également en grève depuis vendredi, ont décidé mardi de poursuivre le mouvement jusqu’à mercredi après une rencontre avec le ministre de l’Agriculture et de la Pêche, Jaime Silva. Syndicats et associations de pêcheurs portugais se réuniront mercredi pour étudier les mesures proposées par Lisbonne et “décider de la suite du mouvement”, selon Miguel Cunha, président de l’Association des armateurs de la pêche industrielle (ADAPI). M. Silva a déclaré que son gouvernement était prêt à débloquer une ligne de crédit de 40 millions d’euros en faveur du secteur et évoqué “des mesures de caractère social” ainsi qu’une réduction des taxes portuaires. D’autres “mesures temporaires à caractère social” seront proposées le 23 juin par les ministres portugais, espagnol, italien et français à leurs homologues européens réunis à Luxembourg, a encore indiqué M. Silva. Madrid avait annoncé vendredi une initiative commune avec Lisbonne, Paris et Rome, pour la création d’un fonds d’aide européen en faveur des pêcheurs “les plus touchés par l’escalade” du prix du gazole. Une première “réunion de contact” entre hauts fonctionnaires des quatre pays est prévue cette semaine à Madrid pour élaborer cette “proposition commune”. En France, le mécontentement des pêcheurs reste vif même si une majorité d’entre eux ont repris le travail après 15 jours d’arrêt et de blocus. La grogne paraît s’étendre à l’Europe du Nord avec la manifestation de plusieurs centaines de pêcheurs britanniques à Londres pour réclamer une aide d’urgence du gouvernement, soutenus par une dizaine de pêcheurs français. Parmi les protestataires, Andy Giles, un patron pêcheur de Cornouailles (sud-ouest) déplore: “ma facture pour le carburant est maintenant de 300 livres (380 euros) par jour. Il y a un an, elle était de 150 livres”. Le gouvernement britannique “travaille avec les pêcheurs pour trouver des solutions” mais “il est nécessaire d’avoir une approche à long terme, pas seulement une aide à court terme, pour aider le secteur de la pêche à s’adapter au prix croissant du carburant”, a indiqué un porte-parole. Une action de pêcheurs du sud de l’Europe est prévue mercredi à Bruxelles, selon des pêcheurs de Martigues (sud-est de la France) tandis que la confédération espagnole Cepesca prévoit d’organiser avec d’autres organisations européennes une grande manifestation bruxelloise dans les prochains jours. |
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