[04/06/2008 11:34:49] PARIS (AFP) Les administrateurs de GDF et Suez devraient approuver mercredi le projet détaillé de fusion entre les deux groupes d’énergie, publiant les bans d’un mariage qui pourrait être célébré en juillet. Après des fiançailles houleuses qui auront duré plus de deux ans, Gaz de France et Suez réunissent chacun, mercredi, leurs conseils d’administration, pour signer le traité de fusion, sorte de base constitutive du nouvel ensemble. Le mariage doit donner naissance à un nouveau géant mondial de l’énergie, dont le premier actionnaire sera l’Etat français, avec 35,6% du capital. Une nouvelle version du projet avait été présentée début septembre au terme d’âpres négociations avec l’Elysée. Elle prévoit l’échange d’une action Suez pour 0,9545 action GDF et, pour compenser la différence de valeur boursière entre les deux groupes, une mise en Bourse de la majorité du pôle environnement (activités eau et déchets) de Suez. Le traité de fusion devra ensuite être validé par l’Autorité des marchés financiers (AMF) dans les 30 jours, avant d’être soumis au vote des actionnaires de chaque groupe, réunis en assemblée générale extraordinaire. GDF et Suez ont franchi ces derniers jours des étapes déterminantes pour leur union. Le 26 mai, Gaz de France a obtenu l’avis, purement consultatif mais indispensable à la poursuite du processus, de son comité central d’entreprise (CCE). Le CCE de GDF était la dernière instance du personnel qui devait se prononcer sur le projet. Jeudi, Suez a rempli la plus importante des conditions posées par la Commission européenne pour fusionner avec GDF: la cession du gazier belge Distrigaz à l’italien Eni, pour 2,7 milliards d’euros, qui va lui permettre de se renforcer en Italie, ainsi que GDF. GDF reste toutefois en négociation exclusive avec l’électricien français EDF pour la cession de sa part de 25% dans la SPE, deuxième électricien belge. Annoncée par le gouvernement de Dominique de Villepin en février 2006, et objet de moult rebondissements, la fusion devait avoir lieu avant fin juin, selon les deux groupes. Elle devrait finalement être décalée de quelques semaines et être célébrée à la mi-juillet, les actionnaires devant voter sur ce projet “autour du 14 juillet”, selon le PDG de GDF, Jean-François Cirelli. M. Cirelli, futur numéro deux du nouveau groupe –Gérard Mestrallet, PDG de Suez, sera le numéro un–, avait précisé qu’il ne “s’attendait pas à des problèmes” du côté des actionnaires. Les fiançailles ont connu de nombreux rebondissements. “Il n’y a pas de fusion qui ait dû passer autant d’obstacles”, selon M. Cirelli. Le projet de loi permettant la privatisation de GDF a donné lieu à un débat parlementaire particulièrement houleux, au cours duquel l’opposition de gauche avait déposé un nombre record d’amendements. Fin novembre 2006, le Conseil constitutionnel avait validé la privatisation de GDF, mais précisé qu’elle ne pourrait pas intervenir avant le 1er juillet 2007, date de la libéralisation des marchés européens de l’énergie. Le projet de fusion a été aussi l’objet d’une bataille juridique entre les syndicats de GDF et la direction, qui a entraîné à plusieurs reprises le report du calendrier. |
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