GDF Suez : les administrateurs approuvent la fusion, assemblée générale en juillet

 
 
[04/06/2008 18:01:45] PARIS (AFP)

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érard Mestrallet (G) et de GDF Jean-François Cirelli tiennent une conférence de presse, le 3 septembre 2008 à Paris (Photo : Pierre Verdy)

Les administrateurs de Gaz de France ont approuvé mercredi le projet de fusion de leur groupe avec Suez, publiant les bans d’un mariage qui devrait être célébré mi-juillet.

Le conseil d’administration du groupe gazier public a voté “majoritairement” en faveur du traité de fusion avec Suez et convoqué les actionnaires de GDF en assemblée générale extraordinaire le 16 juillet pour voter sur cette union, a indiqué à l’AFP un administrateur salarié du groupe.

Les administrateurs du groupe d’énergie Suez étaient toujours réunis mercredi après-midi pour, eux aussi, valider la fusion et convoquer leurs actionnaires à la même date.

Après des fiançailles houleuses qui auront duré plus de deux ans, les deux groupes ont enfin fixé la date de leur mariage, décalée de quelques semaines par rapport à l’échéance de fin juin qu’ils s’étaient fixée.

Le PDG de Gaz de France Jean-François Cirelli, futur numéro deux du nouveau groupe – Gérard Mestrallet, PDG de Suez, sera le numéro un -, avait déclaré qu’il ne “s’attendait pas à des problèmes” du côté des actionnaires.

Une nouvelle version du projet avait été présentée début septembre au terme d’âpres négociations avec l’Elysée.

Elle prévoit l’échange de 22 actions Suez pour 21 action GDF et, pour compenser la différence de valeur boursière entre les deux groupes, une mise en Bourse de la majorité de Suez Environnement, le pôle environnement (activités eau et déchets) de Suez.

Après les conseils d’administration, le traité de fusion devra être validé par l’Autorité des marchés financiers (AMF) dans les 30 jours, puis soumis aux actionnaires.

Trois à quatre jours après le vote des actionnaires, le nouveau groupe nommé GDF Suez sera coté en Bourse, le même jour que Suez Environnement.

Cette union donnera naissance à un nouveau géant mondial de l’énergie, dont le premier actionnaire sera l’Etat français, avec 35,6% du capital. Le chiffre d’affaires cumulé de GDF et Suez atteignait en 2007 près de 75 milliards d’euros.

Les deux groupes ont déjà prévu d’investir ensemble 10 milliards d’euros par an, en moyenne, entre 2008 et 2010, avec une croissance du résultat d’exploitation de 10% dès 2008, pour atteindre 17 milliards en 2010.

En terme d’emploi, le futur groupe comptera d’ici 5 ans “beaucoup plus de salariés que la somme des effectifs actuels”, soit près de 197.000 personnes, promet M. Mestrallet dans le mensuel Liaisons Sociales paru mercredi.

Les représentants des salariés ont diversement apprécié ce projet.

Chez Suez, le comité d’entreprise s’est prononcé pour, mais contre la mise en Bourse de Suez Environnement, tandis que l’instance européenne de dialogue s’est prononcée contre la fusion du fait de cette mise en Bourse. Chez GDF, toutes les instances du personnel se sont prononcées contre.

GDF et Suez ont franchi ces derniers jours des étapes déterminantes pour leur union.

Le 26 mai, GDF a obtenu l’avis, purement consultatif, mais indispensable à la poursuite du processus, de son comité central d’entreprise, qui était la dernière instance du personnel à devoir se prononcer sur le projet.

Jeudi, Suez a rempli la plus importante des conditions posées par la Commission européenne pour fusionner avec GDF: la cession du gazier belge Distrigaz à l’italien Eni, pour 2,7 milliards d’euros, qui va lui permettre de se renforcer en Italie, ainsi que GDF.

GDF doit encore céder sa part de 25% dans la SPE, deuxième électricien belge, et reste en négociation exclusive à ce sujet avec EDF.

Les obstacles au rapprochement ont été multiples.

Le projet de loi permettant la privatisation de GDF a donné lieu à un débat parlementaire houleux, au cours duquel l’opposition de gauche a déposé un nombre record d’amendements.

Fin novembre 2006, le Conseil constitutionnel a validé cette privatisation, mais précisé qu’elle ne pourrait pas intervenir avant le 1er juillet 2007, date de la libéralisation des marchés européens de l’énergie.

La fusion a été aussi l’objet d’une bataille juridique entre les syndicats de GDF et la direction, qui a entraîné à plusieurs reprises le report du calendrier.

 04/06/2008 18:01:45 – Â© 2008 AFP