Verizon Wireless va racheter Alltel et devenir n°1 du mobile aux USA

 
 
[05/06/2008 19:02:26] NEW YORK (AFP)

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ège de Verizon à New York (Photo : Chris Hondros)

Le groupe téléphonique américain Verizon Wireless va racheter son concurrent Alltel, 5e opérateur de téléphonie mobile aux Etats-Unis, pour 28,1 milliards de dollars en cash, devenant ainsi le leader de la téléphonie mobile du pays devant son rival AT&T.

Verizon Wireless, détenu à 55% par l’opérateur américain Verizon et à 45% par le britannique Vodafone, comptera avec Alltel 80 millions d’abonnés, devant le leader actuel AT&T qui en compte 71,4 millions.

Alltel (13,2 millions d’abonnés) couvre un large territoire géographique, surtout dans des zones rurales du centre et du sud des Etats-Unis, où Verizon n’était pas présent.

Verizon Wireless, avec un portefeuille de 67,2 millions d’abonnés, a précisé qu’il espérait réaliser des synergies de plus de 9 milliards: des économies de 1 milliard dès la deuxième année après la fusion, et des synergies de 1,5 à 1,7 milliard par an à partir de 2011.

Il espère boucler la transaction d’ici la fin de l’année

Le chiffre d’affaire combiné Verizon Wireless et Alltel ressortirait à 52,7 milliards de dollars, soit 18% de plus que Verizon Wireless tout seul.

Le prix d’achat se décompose en un versement de 5,9 milliards de dollars pour 100% des actions Alltel et une reprise de dettes de 22,1 milliards.

Alltel changerait de mains quelques mois seulement après avoir été racheté, presqu’au même prix, par deux fonds d’investissement (un fonds de Goldman Sachs et TPG Partners), pour 27,5 milliards.

C’est une revanche pour Verizon, qui convoitait Alltel depuis des années et avait raté l’occasion l’an dernier.

Pour les deux fonds, une revente si rapide, avec une plus-value si réduite, reflète leur désir – et surtout celui de leurs banques créancières – de se débarrasser au plus vite de la dette contractée pour financer le rachat, alors que la crise du crédit rend plus difficile un refinancement.

Les comptes d’Alltel ont été laminés par la vente aux fonds, qui avaient financé le rachat en faisant supporter au groupe plus de 20 milliards de dette.

En conséquence, Alltel en 2007 a dû payer 443 millions d’intérêts, sans oublier 667 millions de coûts liés à la fusion, principalement des stock-options et bonus versés aux cadres dirigeants, et le coût du rachat par Alltel fin 2006 de l’opérateur Midwest Wireless pour 1,1 milliard.

Conséquence, ses résultats ont fondu. En 2007 le groupe a vu son bénéfice réduit à 183 millions de dollars contre 1,13 milliard en 2006, malgré un chiffre d’affaires en hausse de 12% à 7,98 milliards. Et au premier trimestre 2008, Alltel a plongé dans le rouge, avec un déficit de 124,9 millions.

Verizon, dont la moitié des recettes vient du mobile, a déboursé 9,6 milliards de dollars début 2008 pour acquérir des fréquences de téléphonie mobile haut débit mises aux enchères par le gouvernement.

Coiffant AT&T au poteau, il s’est ainsi emparé d’un lot de fréquences couvrant tout le territoire américain et d’une centaine de fréquences couvrant les plus grandes villes du pays.

Cette concentration des opérateurs américains intervient alors que le marché américain du mobile est de plus en plus saturé (4 Américains sur 5 ont un portable) mais que se développent en flèche les données sur mobile (internet mobile, emails…).

ATT et Verizon ont profité de ce nouveau marché, et aussi des déboires du numéro 3, Sprint, en perte de vitesse, qui a vu fuir ses clients chez eux.

“C’est un mariage parfait”, a déclaré le PDG de Verizon, Ivan Seidenberg. “Il renforce la place de leader de Verizon Wireless sur le plus gros marché du mobile au monde”, a renchéri le DG de Vodafone, Arun Sarin.

L’autorité de régulation, la FCC (Federal Communications Commission), doit encore donner son feu vert et pourrait exiger que Verizon cède certains actifs.

 05/06/2008 19:02:26 – Â© 2008 AFP