Le «Processus de Barcelone» n’ayant pas eu –tous- les effets escomptés, l’
«Union pour la Méditerranée» est supposée combler les lacunes observées
depuis 1995 et exprimer un plus fort engagement de l’Union européenne en
faveur du développement des pays de la rive Sud de la Méditerranée. La
vision que l’Union européenne s’est forgée à propos de la finalité, de
l’organisation, et du fonctionnement de l’«Union pour la Méditerranée» -tels
que décrits dans le document rendu public le 20 mai 2008-, et qui sera
discutée lors du sommet de Paris du 13 juillet 2008, marque une avancée sur
un point : l’institutionnalisation du processus et des relations Euromed.
Pour envoyer aux pays de la rive Sud de la Méditerranée un «signal clair»
exprimant son intention «d’élever ses relations» avec cette partie du monde
et le sens de la «copropriété», l’Union européenne propose de mettre en
place une «gouvernance» mixte à travers l’instauration d’un sommet biennal,
d’une coprésidence, d’un secrétariat et d’un «comité mixte permanent».
Cette institutionnalisation constitue une réponse à l’un des reproches
depuis toujours exprimé par les pays du Sud, concernant l’absence de la
moindre structuration des rapports entre les deux rives de la Méditerranée.
Toutefois, l’ «Union pour la Méditerranée» ne donne pas satisfaction à une
autre revendication, essentielle, des pays du Sud, -soutenue par certains au
sein même de l’Union européenne-, à savoir un accroissement des flux
financiers en provenance du Nord, à la fois sous forme d’investissements
directs étrangers et d’aide.
En effet, la Commission européenne annonce clairement dès le début qu’il est
hors de question qu’elle supporte toute seule le fardeau financier
nécessaire pour concrétiser les projets multilatéraux sur lesquels l’«Union
pour la Méditerranée» va focaliser. Rappelant que «l’Union européenne et ses
Etats membres fournissent déjà un financement significatif dans la région
méditerranéenne», Bruxelles appelle à ce que le «Processus de Barcelone :
Union pour la Méditerranée» soit configuré de manière à «mobiliser un
financement additionnel pour la région, principalement à travers des projets
régionaux», car sa «valeur ajoutée dépendra très largement de sa capacité à
attirer plus de ressources financières» pour ces projets.
Excluant «l’affectation préalable de fonds européens», Bruxelles se dit prêt
à étudier le financement de certains projets «qui coïncident avec les
objectifs des programmes régionaux de l’Union européenne». Et désigne les
sources d’où les financements additionnels devraient provenir : secteur
privé, coopération bilatérale de la part des membres de l’Union européenne,
partenaires méditerranéens, institutions financières internationales-banques
régionales et autres fonds bilatéraux, FEMIP et ENPI.
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