Le pétrole réalise sa plus forte progression en une séance et finit à 138,54 dollars

 
 
[06/06/2008 20:23:37] NEW YORK (AFP)

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étrole dans le Dakota du Nord, aux Etats-Unis, en mai 2007 (Photo : Karen Bleier)

Les cours du pétrole brut ont enregistré, vendredi à New York, un bond de 10,75 dollars, la hausse la plus importante jamais vue en une seule séance, pour terminer à 138,54 dollars le baril.

Au cours de la séance et en un temps record, le baril de “light sweet crude” pour livraison en juillet a abattu successivement les barres de 137, 138 et 139 dollars, pour inscrire un nouveau record absolu à 139,12 dollars.

Avant vendredi, sa précédente marque de référence remontait au 22 mai, quand il avait atteint 135,09 dollars.

Sur le marché londonien, le mouvement a été similaire, avec le baril de Brent de la mer du Nord pour échéance en juillet inscrivant un record historique à 138,12 dollars. Il a également clôturé à un niveau record, à 137,69 dollars, marquant un bon de 10,15 dollars.

Lors des seules séances de jeudi et vendredi, les cours de l’or noir se sont envolés d’environ 16 dollars, le marché réagissant avec une nervosité extrême à une retombée du dollar, à plus de 1,57 dollar pour un euro.

Alors que les cours étaient retombés en milieu de semaine jusqu’à 122 dollars le baril, le marché a tiré un trait net et brutal sur ce modeste mouvement de correction pour reprendre son envolée des derniers mois.

Le déclencheur a été un nouvel accès de faiblesse du billet vert, après des commentaires jeudi, du président de la Banque centrale européenne (BCE). Jean-Claude Trichet avait alors évoqué une hausse à court terme des taux d’intérêts européens pour lutter contre l’inflation, ce qui a profité à l’euro et, a contrario, a pesé sur le dollar.

“Il semble que beaucoup d’investisseurs aient utilisé la baisse du dollar comme un prétexte pour retourner sur le marché, après quelques prises de bénéfices. Cette nouvelle envolée du pétrole confirme que les tendances à long terme sont toujours intactes”, a estimé Andrey Kryuchenkov de la maison de courtage Sucden.

Le dollar a continué sa glissade vendredi et plusieurs éléments sont venus s’ajouter pour propulser la nervosité des investisseurs à son apogée.

Tout d’abord, les analystes de Morgan Stanley, dont l’avis est fortement écouté par le marché, ont affirmé que le prix de l’or noir atteindrait les 150 dollars d’ici le 4 juillet, fête nationale américaine et pic de la saison des déplacements estivaux en voiture, soit dans moins d’un mois. Un scénario qui apparaît désormais des plus probables.

De plus, un vice-Premier ministre israélien, Shaoul Mofaz, a affirmé envisager une attaque contre des installations nucléaires iraniennes considérant que les sanctions internationales contre l’Iran s’avéraient inopérantes.

“Les déclarations de Mofaz rappellent que le conflit autour du programme nucléaire de l’Iran n’est toujours pas résolu et même que les risques d’un conflit armé augmentent, ce qui va être une source croissante de volatilité pour le marché jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée”, a considéré Antoine Halff, analyste de Newedge Group.

L’Iran est le quatrième producteur mondial de pétrole.

 06/06/2008 20:23:37 – Â© 2008 AFP