Des agences immobilières commencent à fermer leurs portes faute de clients

 
 
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êt Immobilier, le 13 mai 2008 à Paris. (Photo : Jacques Demarthon)

[07/06/2008 09:27:47] PARIS (AFP) Des agences immobilières commencent à fermer leurs portes, le nombre de transactions ayant fortement chuté depuis le début de l’année dans un contexte de ralentissement du secteur.

“C’est un mouvement de balancier économique normal et sain en raison de la baisse de l’activité des transactions”, affirme Jean-François Buet, secrétaire général de la Fnaim (Fédération nationale de l’immobilier), qui n’a pas encore recensé le nombre de cessations d’activité.

Au début de l’année, Bernard Cadeau, président d’Orpi, le premier réseau en France, avait prédit que “l’année 2008 verrait la fermeture probable de nombreuses agences immobilières”, ajoutant “que ce ne serait que justice”.

Le net ralentissement de l’immobilier en France a été confirmé fin mai, avec l’annonce d’un effondrement des ventes de logements neufs au premier trimestre (-27,9% sur un an) et une chute du nombre des mises en chantier, selon le ministère de l’Ecologie.

“Globalement, la baisse du nombre des transactions est d’environ 20% sur le marché de l’ancien”, affirment Patrick-Michel Khider et Bernard de Crémiers, co-présidents de Laforêt Immobilier, un réseau qui compte 850 agences.

Cette chute des transactions est estimée à 15% par Hervé Bléry, directeur général de Century 21, qui prévoit pourtant de porter le nombre de ses agences, en franchise, de 950 à 1.000 fin 2009.

“Mais cette progression s’effectuera avec 100 nouvelles agences alors qu’il y aura 50 non-renouvellement de contrats d’agences qui ont des parts de marché insuffisantes”, souligne M. Bléry. Il entend être “beaucoup plus vigilant” sur de nouvelles ouvertures, notamment dans les banlieues des grandes agglomérations.

Profitant d’une période euphorique, avec des prix de l’immobiler qui explosaient un peu partout en France, les agences immobilières se sont multipliées au début des années 2000.

Au point de faire tomber la part des transactions de particulier à particulier, une spécificité française, de 50% à 35% du total.

En 12 ans, le nombre de “cartes professionnelles” (qui peuvent concerner plusieurs agences) a presque doublé, passant de 17.000 à 30.000, alors que le nombre de transactions réalisées par les agences immobilières ne progressait que de 60% (680.000 contre 420.000), selon des chiffres de la FNAIM.

“Les cessations d’activité concernent surtout des petites structures indépendantes qui s’étaient crées il y a trois ou quatre ans en profitant du boom de l’immobilier”, indique M. Buet.

Cette contraction du nombre de transactions n’a pour le moment aucune incidence sur les prix. “En tendance nationale, les prix devraient être stables pendant toute l’année 2008”, affirme M. Bléry. Avec toutefois de fortes disparités selon les régions: “une augmentation de 5% pour Paris intra-muros, une stabilité pour l’Ile-de-France et les centres-villes d’agglomérations comme Nantes, des baisses pour des villes moyennes”, ajoute-t-il.

Mais malgré la morosité du marché, personne en France n’imagine un scénario catastrophe comme en Espagne, où en 2007 quelque 40.000 petites agences immobilières ont fermé leurs portes, soit la moitié du total, selon l’association des agences de propriété immobilière (API).

 07/06/2008 09:27:47 – Â© 2008 AFP