La Bourse de Paris face à des défis multiples la semaine prochaine

 
 
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à Paris (Photo : Jean-Pierre Muller)

[07/06/2008 08:35:43] PARIS (AFP) La Bourse de Paris, surprise comme les autres places européennes par le discours de fermeté de la BCE, devra faire face la semaine prochaine à des difficultés multiples : l’inflation, l’euro fort et les indicateurs de confiance économique en déliquescence.

Sur la semaine écoulée, l’indice CAC 40 a perdu 4,37% pour finir à 4.795,32 points, plus forte baisse hebdomadaire depuis février.

Outre le regain du pétrole brut et de l’euro, les nouveaux soubresauts de la crise financière, entre les difficultés d’une banque britannique, l’augmentation de capital de Crédit Agricole et les notations abaissées pour les rehausseurs de crédit américains, expliquent en bonne partie cette mauvaise performance.

Crédit Agricole a ainsi cédé 18,5% sur la semaine, Société Générale 9,4% et BNP Paribas 8,6%.

L’un des principaux événements de la semaine a été le discours du président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet jeudi, ouvrant la porte à une prochaine hausse des taux directeurs après un an de statu quo monétaire.

“Le yo-yo entre l’euro et le dollar est reparti dans le sens d’une hausse de l’euro, avec un impact immédiat sur le pétrole. Et nous voilà revenus vers les deux grands problèmes de nombreuses sociétés de la cote”, a expliqué Jean-François Virolle, chef de la stratégie de Global Equities, interrogé par l’AFP.

Les valeurs de l’automobile (Renault -7,2% sur la semaine, Peugeot -4,8% et Michelin -9,0%) illustrent cette problématique.

La divergence entre les politiques monétaires de la BCE et de la Réserve fédérale américaine, et les perturbations sur le marché des changes qui en découleront, devrait être la semaine prochaine l’un des sujets primordiaux d’un marché privé de statistiques économiques majeures et de résultats d’entreprise.

Selon Jean-Paul Pierret, stratégiste boursier chez Dexia, la BCE “prend le risque d’être auto-réalisatrice en agitant de manière obsessionnelle le chiffon rouge des effets de second tour (emballement des salaires, ndlr), alors qu’on les cherche encore. Mais peut être croit-on à Francfort pouvoir fixer les prix internationaux du (pétrole) brut, du riz, du lait, du blé”, facteurs d’inflation.

Les entreprises cotées devraient ressentir l’effet de ces turbulences.

“Les profits européens vont probablement être comprimés par trois facteurs”, a estimé vendredi Crédit Suisse dans une note, se disant “surpris de voir que les prévisions de croissance des bénéfices sont toujours élevées”.

Ses analystes citent le ralentissement économique en Europe, que laissent entrevoir des indices de confiance déprimés, une croissance des salaires qui a tendance selon eux à s’accélérer, et l’euro fort.

Jean-François Virolle partage cette idée, soulignant qu'”il suffirait qu’on ait un début de révision en baisse des prévisions de bénéfices, qui ne serait qu’un prémisse, pour que les marchés d’actions soient encore secoués”.

La volatilité, qui s’était réduite en avril et mai, a déjà fait un retour remarqué avec -1,58% lundi, +0,98% mardi, -1,38% mercredi et -2,28% vendredi pour le CAC 40.

“On a des +ranges+ (limites entre lesquelles évoluent les indices, ndlr) à l’intérieur des séances, à l’intérieur des semaines, des mois. Mais on n’a pas de tendance”, souligne le stratégiste, déplorant que les marchés soient “aux mains des arbitragistes ou des +hedge funds+ et pas des gérants finaux, qui ne trouvent pas de point d’entrée” où un investissement sur une valeur ou un indice se justifie.

Euronext (CAC 40)

 07/06/2008 08:35:43 – Â© 2008 AFP