[07/06/2008 12:23:02] PARIS (AFP) Le prix Nobel d’Economie Joseph Stiglitz juge que “la crise des subprime n’est pas terminée” aux Etats-Unis et en Europe, et que cette crise est liée à la flambée des prix pétroliers et alimentaires, dans un entretien au journal français Libération samedi. “La crise des subprime”, les prêts hypothécaires à risque américains, “n’est pas terminée”, affirme M. Stiglitz, expliquant qu’avec la chute du marché immobilier aux Etats-Unis, de plus en plus d’Américains se retrouvent incapables de rembourser leurs prêts hypothécaires, liés à la valeur de leur logement. L’ex-économiste en chef de la Banque mondiale, qui fut également conseiller économique de l’ex-président américain Bill Clinton, ajoute que du côté de l’emploi “il y a moins d’heures de travail sur le marché”, un “signe clair que l’économie est malade”. Il prévoit aussi qu’en “2008, le déficit américain atteindra “500 milliards de dollars”, et que les Etats-Unis n’ont donc “plus les moyens de stimuler l’économie”. L’Europe va continuer à pâtir de la crise née aux Etats-Unis car “de nombreuses banques européennes ont acheté ces produits dérivés des subprime et en subissent le contrecoup”, et parce que la faiblesse du dollar vis-à-vis de l’euro favorise les exportations américaines aux dépens des européennes. Pour M. Stiglitz, la flambée pétrolière, les émeutes de la faim, la crise financière et les menaces de récession sont “liées”. “La crise pétrolière est liée à la situation de la guerre en Irak. Celle des subprime, une conséquence de la guerre et de la hausse du baril. La crise alimentaire, via l’essor des biocarburants, résulte de la crise pétrolière”, argumente-t-il. L’économiste, classé à gauche, est à la tête d’une commission chargée par le président français Nicolas Sarkozy de mener une réflexion sur une nouvelle façon de mesurer la croissance afin de prendre en compte le bien-être économique, dont les conclusions sont attendues au printemps 2009. |
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