USA : la semaine de 4 jours, possible parade à la hausse du pétrole

 
 
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à Pasadena en Californie, le 30 mai 2008 (Photo : David Mcnew)

[09/06/2008 07:45:08] WASHINGTON (AFP) Travailler moins pour dépenser moins? L’idée d’une semaine de quatre jours, qui permettrait de réaliser des économies d’énergie, gagne du terrain aux Etats-Unis face à l’envolée des prix du pétrole.

La ville de Birmingham (Alabama, sud) a décidé de proposer la semaine de travail de quatre jours, à partir du 1er juillet, à ses 2.400 employés municipaux et, plus tard dans l’année, à ses quelque 1.000 policiers et pompiers.

Cette initiative, qui implique de travailler dix heures par jour au lieu de huit, pourrait permettre aux salariés d’économiser de 500.000 à un million de dollars par an sur leurs seules dépenses de carburant, estime April Odom, directrice de la communication de la mairie de cette ville de 242.000 habitants.

“Nos employés sont très enthousiastes et prêts à commencer dès aujourd’hui”, confie-t-elle à l’AFP.

“Notre motivation première est de leur permettre de réaliser des économies de carburant. Mais cela donnera aussi aux parents une journée supplémentaire avec leurs enfants et leur fera économiser des frais de garde”.

A 1.600 kilomètres de là, à Maynard, dans le Minnesota (nord), le district scolaire de Maccray initiera la formule à la rentrée prochaine.

Pour le transport scolaire, “la différence entre une semaine de quatre ou cinq jours d’école devrait être de 55.000 dollars” dans le budget, explique le recteur Greg Schmidt.

Cela signifiera 149 jours d’école par an au lieu de 172, mais 65 minutes seront ajoutées chaque jour à l’emploi du temps, poursuit-il.

Certains professeurs s’inquiètent de l’allongement de la journée de travail pour les plus jeunes élèves, reconnaît le recteur. Mais “la majorité des lycéens approuvent l’idée, d’autant que beaucoup ont des petits boulots et que cela leur donne un jour de plus”, ajoute M. Schmidt.

Le prix à la pompe atteint aujourd’hui environ 4 dollars le gallon (3,78 litres) dans la plupart des Etats américains, soit une augmentation de 30% en un an, selon l’American Automobile Association.

D’autres parades existent pour faire baisser la note de carburant: télétravail, co-voiturage, “car-sharing” ou “auto-partage”, qui permet de louer à l’heure une large gamme de véhicules…

Travailler moins de jours? L’idée n’est pas tout à fait neuve. Selon une enquête menée en 2007 par la Society of Human Resource Management, 38% des entreprises offrent la possibilité d’une semaine réduite à certains salariés dans le cadre de la flexibilité du travail.

Le gouvernement américain lui-même permet depuis des années à certains employés de bénéficier de cette possibilité. Au niveau local, de nombreuses collectivités, du comté de Suffolk (New York, nord-est) à la ville d’El Paso (Texas, sud), étudient la question.

Déjà, 44% des Américains assurent avoir modifié leurs habitudes de tranport et de travail face à la hausse des prix du carburant, relevait une enquête du cabinet Robert Half International, publiée en mai. 26% indiquaient ainsi avoir réduit la durée de leur semaine de travail.

“Le bon côté de la hausse du coût de l’énergie, c’est que cela rend plus flexibles les entreprises et les employés qui s’adaptent aux circonstances”, souligne John Challenger, directeur du cabinet de conseil Challenger Gray & Christmas.

“Avec nos +BlackBerry+, toute notre technologie, nous sommes toujours en train de travailler,” dit-il, ajoutant: avec quatre jours de travail, “non seulement les gens évitent les heures de pointe mais ils ont de plus longs week-ends. C’est ce qu’ils veulent aujourd’hui”.

 09/06/2008 07:45:08 – Â© 2008 AFP