[10/06/2008 09:52:52] PARIS (AFP) L’AIE a abaissé mardi pour la cinquième fois d’affilée sa prévision de demande mondiale de pétrole 2008 et constate une nette hausse de l’offre, mais s’inquiète de stocks qui se reconstituent trop lentement, ce qui devrait maintenir le marché sous pression. L’Agence internationale de l’Energie (AIE), qui défend les intérêts énergétiques des pays industrialisés, table désormais sur une demande de 86,8 millions de barils par jour (mbj) cette année, soit une révision en baisse de 80.000 barils par jour (bj) comparé au précédent rapport, en raison des baisses de subventions sur le carburant dans plusieurs pays émergents. La demande planétaire est donc attendue en hausse de 800.000 barils par jour (bj) ou +0,9% cette année. De son côté, la production mondiale a nettement augmenté en mai d’un demi-million de barils par jour (490.000 mbj) à 86,6 mbj, grâce à une hausse de l’offre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Celle-ci a pompé 32,3 mbj en mai soit 395.000 barils par jour de plus que le mois précédent grâce à l’Arabie saoudite, l’Angola, le Nigeria et l’Irak, dont la production est à son sommet depuis six ans. Les prix du brut ont flambé de 10,75 dollars à New York sur la seule journée de vendredi pour frôler les 140 dollars le baril. Cette hausse est intervenue en réaction à la baisse du dollar combinée aux commentaires d’un ministre israélien selon qui une attaque sur l’Iran, pour contrer son programme nucléaire, est “inévitable”. Pour l’AIE, le second facteur est le plus important: “Bien sur, les spéculateurs ont contribué à cette envolée, mais vu le sujet, c’est sans doute plus une prime de risque que de la spéculation”. Interrogé par l’AFP, David Fyfe, analyste de l’AIE, reconnaît toutefois le rôle de la faiblesse du dollar: l’envolée du baril “n’obéit pas à un seul facteur” et est “liée depuis plusieurs mois” à la faiblesse du dollar. L’AIE souligne que les prix élevés du brut pèsent sur la demande des pays industrialisés de l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE), attendue en baisse de 130.000 bj cette année. “Les compagnies aériennes restreignent le nombre de leurs vols. Les consommateurs se ruent sur les véhicules économes en carburant (…). Les transports publics se développent (…)”, énumère le rapport. En revanche, “il y a peu de signes de changements” dans les pays émergents, qui tirent la demande mondiale de ces dernières années et où le prix du carburant est subventionné. L’AIE revoit sa prévision pour leur demande en 2008 à la hausse de 50.000 bj. |
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